La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

92 Correspondance d 'A. Bailly - 1 654-1655 Gazette 342 A.S.T., Lettere Ministri - Francia, m. 64, fasc. 4, n . 1 2/4 Destinataire : Lieu et date : Ane. Ident�f : Support : Autres mentions : la duchesse de Savoie Paris, 3 avril 1 654 1 49 2 bifeuillets, 1 73 x 238 mm (ff. 3v-4v blancs) f0 2v: "P. Bally. 3 avril 1 654. 28." De Pari s ce 3 avril 1 654 Le Cardinal de Rets sortit du Boi s de Vincennes mardy passé 1 • Monsieur Je Premier President2, son ancien ami, qui avoit enfi n veincu sa constance, l ' a l l a prendre et Je mena à J ' Arsenal où i l fit sa demission de son archevesché de Paris en faveur de celuy qu'il plairra au Roy de nomer en sa place. On luy a fait en échange, expedier des brevets pour sept abbaies qui valent toutes ensemble cent mille l ivres de rente. Il est à la garde de Monsieur le mareschal de la Mesliarée son parent, qui ne luy donnera la l iberté qu' aprés que Rome aura accepté sa demission, et pourvu de bulles son successeur, et alors cette Emi nence aura ordre d ' aller à Rome, et d ' y demeurer j u sques à ce q u e l e Roy l e r' appelle1. So n Eminence pour ' En effet Retz, qui avait accepté de démissionner de l' archevêché de Paris, fut transféré de la prison de Vincennes à Nantes le 30 mars 1 654; comme il était en usage, il fut libéré par le marquis de Villequier, qui l'avait arrêté trois mois plus tôt, accompagné du maréchal de La Meilleraye. Puis. le carrosse qui l'emmenait à Nantes fut escorté par trois cents chevaux de différentes brigades de gardes de la Reine et de Mazari n ; on comprend donc que l a prétendue libération d e Retz n e fut e n effet qu'un changement d e prison. Le cardinal de Retz raconte cet épisode aux pp. 950-5 1 de ses Mémoires (op. cit. ). ' Pomponne TI de Bellièvre ( 1 606- 1 657), qui avait succédé à Mathieu Molé comme premier président du Parlement de Paris; DBF. t. V, col. 1 363. En effet Bellièvre, qui avait été désigné par la cour, se rendit à Vincennes lorsque le cardinal de Retz demanda à se conseiller avec l ' un de ses amis avant de donner son assentiment à la démission; selon G. Joly, Mémoires ( . . . ), cit., p. 1 83, le Premier Président croyait que Retz s'était joué de la Cour et qu' il ne démissionnerait pas, puisque d'un côté, Retz avait gardé le secret sur le contenu véritable de ses contacts avec la cour, et de l' autre, plusieurs déclarations publiques récentes de Retz faisaient penser qu'il ne cèderait pas. -' Mazarin fit offrir au cardinal de Retz sept abbayes pour un revenu de cent vingt mille