La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazette 342 93 empescher nos j eunes evesques de demander cet archevesché a dit tout haut, que c' estoit une dignité à n ' estre remplie que par une barbe blanche. E l l e est ou pour I ' Archevesque de Toulouse4, ou pour l ' Evesque de Chartres'. / ( f0 1 v ) Ceux qui pretendent r ' affiner en speculations, croient que M. de Chartres sera preferé à l ' autre parce qu' il est plus âgé, et qu ' i l va mourant. Et la raison qu' ils aportent du choix de cetui-ci, est, que M . le Cardinal qui par bien-seance ne doit pas estre immediatement archevesque de cette ville aprés la demission du Cardinal de Rets, pour ne pas faire dire que son ambition \le/ luy a fait pousser à bout", le pourra estre avec plus d' honeur, et bien tost par la mort de l ' Evesque de Chartres. Neantmoins, il a dit à livres, contre les soixante-douze mille que rapportait l'archevêché de Paris. CARDINAL DE R E TZ , Mémoires (. .. ), cit., pp. 945 et 1 665. L'édition Michaux et Poujoulat des mémoires de Retz, (Mémoires du cardinal de Retz publiés pour la premièrefois sur le manuscrit autographe avec le complémentjusqu 'en 1 679 ( . . . ) par MM. Champollion-Figeac et Aimé Champollion fils, Paris, Librairie de Féchoz et Letouzey, 1 837, p. 453) contient la reproduction du mémoire des grâces accordées au Cardinal, rédigé par le comte de Brienne et adressé au cardinal d'Este. Retz fait un récit flatteur de l 'épisode de sa démission (ibid., pp. 947-50), traitée avec Pomponne de Bellièvre: il dit avoir accepté seulement après une longue résistance et uniquement pour pouvoir recouvrer sa liberté et agir avec plus d'aisance; il était d'ailleurs persuadé qu'il réussirait à convaincre le Pape à ne pas accepter sa démission et qu· i l serait alors rétabli dans ses fonctions. Le récit de Guy Joly est beaucoup plus réaliste (cf. gaz. 343, n. 23). Quant aux conditions de sa démission, voilà ce qu'il écrivit à ce propos: "[le cardinal Mazarin conclut] à ce que je donnasse ma démission, datée du donjon de Vincennes; que le Roi me pourvût de sept abbayes ( . . . ); que je fusse remis entre les mains de M. le mareschal de La Meilleraie, pour être gardé par lui dans le château de Nantes, et pour être remis en l iberté aussitôt qu'il aurait plu à Sa Sainteté d' accepter ma démission; que, quoi qu'il pût arriver de cette démission, je ne pourrais jamais être remis entre les mains de Sa Majesté, qu' après que M. le premier président de Bellièvre aurait écrit de sa main à M . le maréchal de La Meil leraie qu'il l ' agréait; et que, pour plus grande sûreté de cette dernière clause, le Roi signerait de sa main un papier par lequel il permettrait à M. le mareschal de La Meilleraie de donner cette promesse par écrit à M. le premier président de Bellièvre." • Pierre de Marca ( J 594- 1 662), nommé à l'archevêché de Toulouse en 1 652 après avoir été évêque de Coserans. F. GAQUÈRE , Pierre de Marca 1 594- 1662. Sa vie, ses oeuvres, son gallicanisme, Paris, Lethillieux, l 932; B . S É R É , Pierre de Marca, Visiteur général de Catalogne ( 1644-165 1 ), "Généalogie Pyrénées-Atlantique", n. 53, pp. l 5 - 1 9. ' L'évêque de Chartres était Jacques Lescot ( 1 593 - 1 656), nommé en 1 643 (Gallia Christiana, cit . . t. VIII, col. 1 1 92-93). Comme B ailly le dit quelques lignes plus loin, ce prélat était déjà âgé à l'époque où il était question de la succession de l ' archevêché de Paris.

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