La correspondance d'Albert Bailly Volume V Années 1654-1655 publiée sous la direction de Gianni Mombello
94 Correspondance d 'A. Bailly - 1654-1655 quelques prelats qui le flattaient de cette pensée, qu' il ne l ' avait point du tout, et qu ' il ne voulait point cet archevesché6• Celuy qui l 'acceptera ne sera pas sans creinte d ' en estre un jour privé, car comme le Cardinal de Rets a fait sa demi ssion aiant des gardes, i l pourra tousjours dire qu' elle a esté forcée, et s ' il aITivoit quelque changement dans l ' Etat / (f02r) ou que ces deux Eminences s ' accordassent, le Cardinal de Rets presentant une requeste au Grand Conseil , et exposant la pretendue violence qu ' on luy aurait faite, dont il ne manquera pas de faire des autres pas devant des notaires , et supposé que le Roy ne protegeat point ! 'Archevesque d ' alors, i l n'y a point de doubte, qu ' i l serait retabli, et l ' autre privé, et de cet archevesché, et de celuy qu ' il aurait quitté, car son res ignataire en aura i t esté pourveu legitimement, et canoniquement, sans contreinte, ni violence du costé du resignant, et ainsy il n ' en pouIToit pas estre depouillé. On mene ce Cardinal en B retagne7. Enfin la grande question formée sur les cinq propositions de Jansenius condamnées par le Pape, a esté decidé [sic] par une assemblée de quarante evesques , où presidoit Son Eminence en faveur du Pape8• Mesme on a '' Dans les textes et documents que nous avons consultés, nous n' avons pas trouvé d'écho des bruits sur les vues de Mazarin à propos de l 'archevêché de Paris; mais il est évident que les bénéfices liés à cet archevêché ne pouvaient pas laisser indifférent le premier Ministre. ' Il fut amené à Nantes, cf. n. l ci-dessus (A. CHÉRUEL, op. cit. , t. 11, p. 1 09). " Mazarin pressa l ' enregistrement de la bul le papale Cum Occasione pour des raisons essentiellement politiques, liées à la volonté d'affaiblir le pouvoir du cardinal de Retz; la réception officielle avait donc eu lieu au cours de l'été 1 653 par une assemblée d'évêques présents à Paris et présidée par Mazarin. À cette occasion, l'archevêque de Toulouse, Pierre de Marca, avait été chargé de rédiger une lettre de remerciement adressée au Pape pour son intervention. Toutefois, cette lettre contenait une précision i mportante, car les c i nq propositions y étaient définies comme extraites du livre de Jansénius, alors que le document papal ne nommait j amais explicitement l ' évêque d' Ypres. Cela équivalait à relancer la controverse, que Rome avait voulu aplanir en adoptant un ton et une forme neutres. Pour mettre un terme aux rebondissements de cette situation, Mazarin décida donc d'agir à la fois à Rome et à Paris: il s'agissait de demander au Pape une explication sur l 'attribution des cinq propositions et au clergé français, un jugement sur la question. Ainsi, entre le 9 et le 28 mars, une quarantai ne d' évêques se réunirent au Louvre et confièrent à une commission la tâche de formuler un jugement, qui établissait enfin que la Constitution papale avait effectivement condamné les propositions comme étant de Jansénius et au sens donné par celui-ci. Une lettre au Pape pour l ' informer de ce jugement fut rédigée par P. de Marca, tandis que les évêques furent informés par J. Lescot, évêque de Chartres. J. M. GRÈS GAYER, op. cit. , pp. 1 33-36.
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