La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello
106 Correspondance d'A. Baillv - 16 56-1658 autrcsfois passionemenl pour le mariage, Madame sa mere fit d' abord quelques difficultés à la luy donner, cc qui le rebuta et luy fit de ce pas là demander à epouser la femme qu ' i l a à present'. J'en parle, Madame, avec connoissancc de cause, car c'est moy qui traitey l ' un et l'autre m ari a g e , et ccluy qui manqua et celuy quj se fit'. Depuis ce temps là, les années croissant tousjours, car elle a bien à prcsen t vingt et s i x ans, Madame / ff0 1 v] sa mere et elle sont devenues plus traitables et comme elles sont toutes deux nos pcnitentes elle m ' on t fait conoistre qu'elle defererojent à l'avenir à mes conseils avec plus de facilité qu 'elles ne firent lorsque je leur proposei Sainte Fricque et en suitte elle s m'ont nommé quelques gentils-homes savoyards qu'elles ont veu à Paris où e lles passent tout l ' hyver dans le fauxhourg Saint Germain et particulièrement les enfants de Monsjeur le president d' Oncicu5 et celuy que V.A. R . me fit l 'honeur de me dire qui avoit eu l a hardiesse d' appeller en duel Monsieur le Marquis d' Araucom�'. Elles s' attacherent particulierement ; Magdeleine Hay du Chaste l et . femme du baron de Sainte Fricque depuis 1 6 5 2 . Cf. gaz. 4 10, n. 10. ' Cf. Con: Ill. dossier 2 1 :'i (33). ' Janus d'Oncieu ( 1585- 1658). premier prési d e nt du sénat de Savoie d e p u i s 1 643. "bras droit de Madame R o y a l e " dans l'administration et la jurisprudence. Cf. Corr. IV. gaz. 298 (2). '• Charles li de Harauc.:uurl, tl i t le marquis de Haraucourt, maréchal de Lo1rnine et 13arrois. Cf. DE Li\ CHENAYE DESBOIS. BADIEK Dictionnaire de la noblesse, op. cit., t. X, pp. 273-274, Haraucourt. Mademoiselle de Montpensier nous renseigne sur ce personnage: «Madame de Carignan me dit 4ue Madame de Savoie c r a i g no i t que je ne protégeasse un n om mé Araucom1 qu'elle a v o it chassé; c'était un gentilhomme lorrain fort médiocre. qui avoit été page du comte Philippe d' A g li é et �·é1oi1 bit'.n mis auprès d e madame royale. Elle l ui avoit fait beaucoup de bien: il étoit parvenu à être commissaire général des troupes de M. de Savoie, qui est la troisième charge dans l'armée en ce p a y � - là . Elle lui avoit fait b âtir un p a l a i s et ravoit élevé a u - d e �� u s de son mér i t e et de sa naissance. Ce n'est pas quïl ne füt brave. il avuil fait d e heaux combats. il étoit jeune, sa faveur l ' a v oit fait passer devant tous ceux qui a voie n t plus de services que lui. Il rut m a l a d è et q u i t ta la cour: je n e sais si ce fut son a b s e n c e ou sa mauvaise co n d u it e qui lui nuisit dans l 'esprit de madame de Savoie. Tl se battit, cc q u i n'aurait été dans un autre temps qu ' u ne légère faute. fut cause qu·on lui ôta sa charge e.t ses biens: il s 'e n alla en Suisse. M a da m e de Savoie écrivit à la c o ur pour qu'il ne fût point reçu en France. Je d i s à Madame de Carignan que je m·é1unnois de la c ra i n t e de ma tante. et que quand je c.:onnaîtrois Araucnurt. je n e me mêlerais de rien q ui l e r eg a r d ât et qui püt déplaire ii madnme d e Savoie: que je ne s a v o i s qui étoit Araucourt. Dans ce moment je reçus u n e lettre de madame de Courtenai, qui m·en e n v o y o i t une que
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