La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello
Gazette 415 1 07 à cetui-ci qu'elles croient estrc fort riche et beaucoup dans les bones graces de V.A. R .. Je leur en dis mes sentimenls aprochans de la vcrité. Tant y a Ma dame, que je fus ravi de voir que cette demoi sel le esloil assés i ndi fferente pour aller demeurer en Savoye ou en Piemont auprés / Lf-' 3r] d'un epoux. Et au mesme temps je dclibcrcy en moi mcsme d'acquerir à ma patrie J' advanlage de ce parti sous le bon plaisir de V.A.R., par lequel je me reglerey entierernent. Elle a vingt mille escus d'argent contant et aprés la mort de Madame sa mere, qui est caduque, elle en <1ura bien davantage car Madame de Fleuri sa mere a vingt mi l l e l ivres de rente, tout en belles terres, el n ' a qu'un fils et deux filles dont l a cadette se mettra en religion' et V.A.R. sçait que tous les enfans entrent en pa11age des biens de leurs peres à Paris par la coutume. Mais la nature l ' a bien encore plus favorisée que la fo11une, et tous ceux qui la c.:onoissent I l f°4r] sont d' accord qu ' on ne voit gucre de fil les de sa condition plus achevée qu'elle et pour le corps et pour l 'esprit. Elle a un peu de l ' air de feu Mademoiselle du Bessé\ mais" elle est plus grande et a plus d'cmhon-point, surtout elle a beaucoup de conduite et de prudence. J'avois pensé, Madame. que V.A.R. en pourrait bien recompenser Monsieur le baron de Gresy'' car, en cc cas l à i l faudroit qu ' i l Ja tint de vostre pure bonté, mais je creins qu'il n ' ait pas assés de biens, et Madame de Fleuri s'est declarée à rnoy qu' elle ne la donnera point que celuy qui la pretendra n'ait au moins huict mille l ivres de rente el qu ' i l ne les j ustifie par de bons madame de Savoie lui éc1ivoit, oli elle me témoignoit que la plus sensible obl i ga t i o n q u ' e l l e me pouvoit avoir étoit de ne me mêler de rien qui r e g a r d â t Araucourt. et quïl se vantoit que je lui fcrois donner un emploi dan;, les troupes de Lorraine par M. le duc François: que c'étoit un i ngrat qui lui avoit manqué de fidélité et q u i l'avoir fâchée. J'écrivis à madame de C o u rt ena i qu'elle p o u v o i l écrire à ma d a m e de Savoie que Je ne connoissois point Araueourt e t q u " i l ne m'avoir p o i n t parlé: qu' il me suffisoit d'apprendre q11·e11e ravoit chassé pour pour ne le jamais voir ni entendre parler de lui: qu'elle ne me trouveroit ja m a is en faute en ce qui la r eg a r d ât et que j'avoi' trop de respect et d'amitié p o ur elle» cf. Mémoires. op. cit. (Poujolat), pp. 248-249. ' Le frè r e de M lle de F l e u r y était Louis, duc de 13eaufon en 1 662: sa sœur, Marie. était née en 1636. Cf. A . MANNO, li 11utri::.inlo . . . , op. <il., ibidem. ' Personnage non identifié. ' Le baron de Grésy (cL gaz. 404, n. 1 1 ) épousa en 1664 Violante-Catherine-Adélaïde, héritière et inféodée de Pccctto.
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