La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello
;az ette 425 1 43 garde de manquer d ' elever la beauté de nostre Princesse pour son inLerest p u is q u 'il croioit, et toute la Cour avec luy, qu'il avoit epousé une belle fenu11e et qu' i l estoit im possib l e de voir deux persones qui se res semblassent et se raportassent plus natureJement que nostre Princesse et la nouvelle mariée. En effet, Madame, V.A.R. auroit peine de les distinguer l'une d'avec l' autre, I [f° 2v] sinon que Madame de Yardes sernhle avoir un peu p l u s de bla ncheur. Je la priei de me donner ce portrait pour vous l' envoier, mais elle ne me repondit rien. Je conjure V.A . R . de me commander de l e l uy demander pour vostre sati sfaction. Je suis ravi de cette rencontre car. corne Madame de Yardes passe pour belle à la Cour quand on me questione sur la beauté de nostre Princesse, je les renvoie à la marquise disant qu'elle est une ebauche d e S .A .. Y.A . R . veut bien que je l 'aime de tout mon coeur, cette admirable Princesse. J ' ay bien fait des neufvaines et des voeux pour elle et je rnettrois la main I [f° 3r] au feu qu'e l l e sera reyne de rrance. Mes amis disent communement sur cet article que la Princesse du pcrc D. Albcrl epousera Louis quatorzicsmc parce qu ' il veut que Dieu le luy ait revelé. Et je leur repons que si Dieu a encore une grace importante à verser à la France c ' est celle de luy donner pour reyne la plus vertueuse et plus achevée Princesse du monde aprés sa mere. Si cela est, Madame, comme il sera, / [f' 3v] je renonce à toutes les dig n ité s que Y.A.R. me faiL l 'ho n eur de m e promettre. Je me suis erigé moy mesme confesseur et predicateur de cette reyne future et cela me suffit. Elle a une memoire ad m ira ble aussi bi e n que V.A.R. et elle se s o u v ie n d r a qu' i l y a six ans qu'elle m' accorda cette grace el me dit que je ne pouvois pas la luy demander en une meilleure conjoncture, car son confesseur estait mort depuis peu. Je la remerciei de sa generosité et acceptey l ' honeur qu'elle me fai soit I fr° 4r] avec cette condition que je ne la confesserois qu ' en France. Elle est Princesse de parole. sans doubte elle l' accomplira et je m' y fie. Il faut bien, Madame, qu' aprés avoir vëu Y.A.R. si affligée de mon accident assés fascheux j 'essaie de la divertir par ces saillies innocentes.
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