La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello

Jntrod11ctin11 1 3 le droit de se soustraire à la justice ordinaire pour recourir à des juridictions spéc iales, en le sp è c e à c e ll e de l 'élite j udiciaire des maîtres des requêtes '� . L'aff a i re Chenailles, dans laquelle élail impliqué un conseiller du Parlemenl de Paris soupçonné d'avoir travaillé à un complot pour livrer l a ville de Saint-Quentin au prince de Condé, remit en cause de vieux ressentiments du cardinal. Le sort de l ' accusé, q u i affirmait son innocence sur la hase d'une correspondance à son avis préalablement autori sée par Mazarin en personne. alimenta les bavardages de la cour pendant l ' hiver 1657. Loui s de Bourbon troublait le ministre, outre ses succès ù la solde de Philippe IV, par l ' influence qu ' i l continuait �L avoir sur les affaires du royaume à travers l ' action de ses fidèles. L'on vit son ombre derrière ]'enlèvement d ' un puissant partisan de Mazarin, opéré par une bande de soldats venant <les Pays-Bas espagnols)'. Le but des ravisseurs. guidés par François de Barbezière-Chemcreau, étail d' obtrnir en échange de l a libération du financier Girardin celle des officiers de Condé prisonniers de la Cour. La mort subite de la victime fut suivie par la condamnation de Chemereau"'. Jules Mazarin parvint néanmoins à fermer quelques unes des portes restées dangereusement ouvertes après les troubles civils. La réconciliation avec Gaston d'Orléans, qui depuis le mois d 'octobre 1652 n'avait pas quitté sa résidence de Blois, se réalisa finalement en février 1656. Son retour, désiré par Anne cl' Autriche dès son départ111 fut plutôt Je résultat de l a détermination de ce duc d ' agir dans l ' intérêt de ses sujets plutôt que de la satisfaction des requêtes gu'il adressait à ceux qui désiraient son retour à la cour. Quand i l se rendit en visite à la Fère41, où Louis XIV, la reine mère et Mazarin l'attendaient, aucun des parlementaires éloignés de lAssemblée après la Fronde n' avait été rappelé. Mademoiselle de Montpensier, fil l e aînée de Gaston, dut attendre encore un an avant de faire sa rentrée. Pendant n M a g i s t ra t s ordinai.res au tribunal des Requêtes rie l' hôtel du roi. Cf. ci-dessous la gazette 41O. -'" Cf. Gédéon Ti\LLE\1/\NT DES RÉAUX, His10riettes. éd. A. Adam. Paris, Gallimard, 1 961- 1962 («Bihliothèquc de la Pléiade>>), en deux volumes. t. 2, pp. 1080- 1 08 1 . 1; Il fut exéculé le 5 octobre 1 657. ''' «JI ne faut pas l a i s ser Monsieur dans sa solitude. Il peut être utile au roi et à l'Etat», cf. G e o rg e s DETHAN. la vie de (Jus/on d'Orléans. Paris. Editions de fallois. 1 992. p. '.100. ' Le 6 ao ü t 1 656.