La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello
149 vous s ç av e :t . que ce s o n t eux qu1 go ve m e n l ' . J'y L r ava i ll ere y si utilement que V.AR . aura sujet de croire que l ' adresse de ceux qui n ' aiment pas que je \la/ serve n ' est pas si efficace que ma fidelité. / lf° 1 vl Sur c et article i l faut que je prene la hardiesse e t la con fiance de dire à V.AR . que les deux derniers voyages que" j ' ay fait en PiemonC quelques pcrsones que je ne nomme point m'ont tousjours proposé et pressé de me declarer si je n ' es L o is po i n t accahlé de tant de leLtres que je vous escrîvois tous les ordinaires et que s i j e voulois elles trouveraient bien le moien de m'en faire decharger par V. A.R. pour mon re pos . J' avoue, Madame, que ces propositions me blessent foit, car quoique je ne crusse pas qu'elles vinssent de vous mais bien de l' artifice de ceux qui me les faisaient, neanrmoins je c r e ig no îs que je ne co mmen ç a sse à vous devenir indi lTerent, su r tout qu'elle ne daîgnoit plus me donner les audiences acoutumées et en effet la derniere / [f° 2v] fois je n ' en ci.is que deux et tres couites. Neantmoins, j ' ay tousjours tenu bon, et demeuré ferme dans mon zele. Il sera invincible, Madame, tandis que vou s me ferez la grace de l' agreer et de m' en donner des marques, mais de cc premier et bel air que vous faisiez lorsque Monsieur de SainL Thomas" vous rendait mes lettres e t devant que vous m'eussiez cornandé de les envoier à Monsieur Sansoz. Il ne manque pas de me donner du courage et j 'ay bien cü besoin de la force de son conseil et de ses lettres consolantes dans les ternpestes qui m'ont si cruellement a g i té . Je demande, Madame. une grace à V.A.R .. c'est de ne sçavoir pas. s ' i l vous plai st, mauvais g r é à Monsieur Cauly de la lettre qu'il m'escrivit sur ma pretendue n o m in a t i o n à l ' e ve s c h é d'l vrée. Ce fût un emportement de l ' amour qu' il / [F 3r] a pour rnoy qui l a luy fit escrire avec cette belle chaleur dont elle est ' Le po u v oir de Nicolas F o u q u et était en effet li son apogée: aprè;; avoir rétabli l' autorité royale, il la soutenait, en étant devenu indispensable, du p o int de vue financier. grâce à son habilité à se procurer de l'argent. Il jouissait de la confiance des financiers au Parlement et du soutien du cardinal M a z a r i n et du j e u n e Louis XIV. La situation de son frère François couronnait ses ambitions. Cf. J u l e s - A u g u s t e LAIR, l\licolas Fouquet. Pa r i s . E. Plon. 1 890, en deux volumes. t. !". pp. 387-392: D an ie l DESSERT. Fauque/. Paris, Fayard, 1 9 8 7 . pp. 100- 1 1 1 . ' Albert Bailly fut à Turin entre avril et juin 1 650 (cf. Con: Il. l e t t r e s J 99-204) et entre j u ill e t et août 1654 (cf. Con: V, gazettes 350-353). s Guillaume-François Carron ( 1608- 1 677), m a r q u i s de Saint Thomas, p remie r secrétaire du duc de Savoie. Cf. Con: V. 3 8 2 ( 1 ).
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