La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello
1 66 Corrnpondonce d'!\. Roilfr - 1 656- 1fi5::J fl y eüt le j o ur auparavant quelque dê m e l é entre Monsieur le comte de S o iss o n s et M a d emois elle <le Longue-v i l le. c e Prince J' estant a l l é inviter <l'assister à ses fi a n ç a i l l es , elle repond it qu'e lle y iroit à c o n ditio n que Madame la princesse de C a r i gn a n ne luy feroit point <l'affront et qu'elle sçavoit bien que n i sa mere ni l uy ne l ' ai moient point et que tout fraischcment on l'avait a ssû r é e qu' il av oi t dit à Monsieur le Cardinal que sa c ousi ne de Lon g ue - ville estoit une / [F 1 v] extravagante. Ce Prince luy de ma n d a le" nom des auteurs de cette calomnie et comme elle fit difficulté de les l uy dire i l Juy r e p o n <l i t rort genereusement que c ' estoient des i m post e ur s el en a vo i en t manti et de ce moment là il la quitta avec une noble fierté. Son procedé a esté loué et la demoiselle ne laissa pas de se trouver à la ceremonie. Son mariage avec le Prince malade est tousjours à croc, comme un vieux procés , Monsieur le duc de L o ngu e -vi lle s'estant expliqué clairement qu'il n ' y consentiroit point que l ' aecordéc ne se soumit aveuglement et entierement à toutes ses volontés. Monsieur Cle m e nt est Lo u sj o u r s retiré� / [f0 3r] et tres mal dans l ' esprit de la fi l l e el du pere mais hien en perfection dans celuy de Monsieur le duc de Nemours, q u i Je visite souvent et le consulte en toutes choses. Sa di sgrace marquant sa fidclité et ses invincibles attachements aux interests et au service de son maistre. Je luy ai dit que Savoie pour L e u r s Altesses Royales. Le lendemain, s u r les onze heurt:s du m at i n . celti: belle compagnie 'e rendit en la chambre de l a Rcync avec le c o m t e de Soi ssons, conduisanl la fiancée lors vestüe d ' une r o be de toile d' argent. uvec un bouqu e t de p e rle s sur sa teste. estimé plus de cinq c e n t m i l le l i v r e . � et tant de pierreries. que le u r splendeur j o i n t e �t l'eclat naturel de sa be a ut é la fai soit admirer d'un chacun. lncontinant après se firent les espousailles. dans la ch ap e l l e de la Re yn e par l e mesme e v e s q ue de Rennes. Pu i s . ces illustres. aprè' avnir disné avec la p ri n c e s se de Carignan dans l'appa11ement de la demoiselle de Mancini, monterent en celui de Son Eminence, où elle les t rai t a magnifiquement à s o u p e r , auquel le Roy et M o n s i eu r firent l' honneur à la c o m p a g ni e de se trouver. hien qu' il ne fust prcparé que pour ceux de la maison, les deux jours s uiv an s ayans esté employez à recevoir le visites dt: Loule la cuur». cf. Gaz.eue de Renaudot. op. cit. , pp. 1 9 1 - 1 92 (de Paris. le 24 février 1 657). Gaudenzio C l a r et t a raconte une anecdote relative à la s i g n a tu r e du contrat: l e défaut des documents nécessaires fut à l'origine d'un retard qui fil enrager la prince<>se de Carignan (cf. Sroria del regno e dei rempi . . ., op. cit. . pp. 2 1 5- 2 1 7). ' Cf. la gazette précédente.
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