La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello

1 86 Corresp<111da11ce d 'A. BaifIY - 1656-1658 d'observer ex<Jctement la Princesse Marguerite, dont le l{oy commençoit à se p icquer, et que pour l ' in fante clc Portugal on n ' y pcnsoit aucunement, mais seulement d ' obliger la R ey n e sa mere par toutes les grimasses qu ' on fait de donner des vaisseaux et de prestcr / f f0 1 v ] de l ' argent'. Voilà tout. Je n ' ose pas ecrire à V. A . R . des choses delicates qu' i l me dit sur les veritahle� pensées que Son Eminence a de marier le Roy, et ce qui peut faire pour et comre nostre Princesse. C'esL un homme Lres sincere et tres deliberé de parler franchement à V. A . R. sur ce chapitre el sur d ' autres et particulierernent sur celuy de Mademoiselle pour laquelle i l a une exlreme aversion et assés fondée. V.A.R., pour luy donner sujet de parler, pourrn prendre la peine de luy dire en riant que je / W 2r] luy a i escrit qu' i l estoi t fort obligé à Mademoi selle et sur tout pour le soin qu'elle prit de le faire arrêter prisonier au temps des bagares de Paris, dans une cuisine sans feu et san s pot, quoique dans les p 1 us grandes rigueurs de l ' hyver. blessé et mort de faim'. Monsieur Araucour' n ' a point esté ici aiant creint d'y estre mal receu, et :vtonsieur de Sainte Croix est si riche qu'il n ' a pas Je moien de paier 4uinze ' Cf. gaz.. 429. " La nuil du 7 au 8 f é v r ie r 1 65 1 . la Grande \1ademoisellc assistail d'une terrasse des Tuileries au d é p a r t dti cardinal Matarin, é l o i g n é du Palais. lorsqu'elle vit ses gens engagés dans une bagarre, où furent pris prisonniers monsieur de H.oncherol les, a u s sit ô t délivré, et le comte d' Estrades. qui. jouissant de la confiance du cardinal. fut considéré dangereux: «CC qui me le fit garder jusqu'à ce que je susse <k \1onsieur ce que .i'cn fe r o i s . J"y e nv o ya i Préfonlaine, mon secrélaire, J'en advertir [ . . . ]: il me manda de laisser aller l\•1. d' Estrndes, que j' avois fait mener dans le gros pavillon des Tuileries. afi11 que si l'on venoit me le demander de la part du Roi. je pusse d i r e : «JI n'est plus ici». [ . . . ] Je t r o uvoi.� que Monsieur avoir hien de la bonté de le l a i ss e r aller: sïl l'eÜl lenu. il étoit maîrre de Dunkerque: le lieutenant du roi, nommé Sai nt-Quentin. étoit son domeslique, homme d·e�prit et qui eût bien ;,ervi Son Altesse Royale. r obéis à ses commandemcns, je ne voulus point voir d' Rstrade: après l'avoir tenu plus longtemps que Roncherolles, il me sembla qu ' i . 1 ,;c devoir p l a ind r e de moi, et que les personnes de ma naissance ne d o i v e n t voir les captifs que pour leur donner la liberté. J'envoyai Préfontninc pour la lui donner, et lui faire des c o rnp li mens de ce que je ne J' avois pas vu, parce que j' étois dé�habillée.» Cf. MLLE DE MONTPF:NSIER, 1\:/émoir«s. op. cit. (Poujolat). pp. 77-78. ' Charles Il d e !Jaraucourt. Cf. gaz. 4 1 5 (6).

RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=