La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello
;a�ene 440 199 Je fûs ces jours passés à Bagnolet' pour rendre mes respects à Monsieur de Nemours et pour savoir au vray l' etat de sa santé. On m' avoi t dit qu' i l se portoit mieux. mais je ne m'en aperceus point et le trouvei tousjours de mesme , c ' est à dire j aune. extenué, debile et avec une toux seiche el faschcusc. IJL ' est si chagrin qu ' i l en est meconoissable car naturelement i l est guai et enjoué. I l se cache et ne veut eslre veü de persone. A mon retour, j'allei voir son medecin / I f° 2rl et le p r i ei de me dire l 'opinion qu'il avoit de ce pauvre P1ince. Il me repondit en branlant la teste: "Tres mauvaise" et que si ses poumons peuvent eviter l ' ulccre ils auront de la peine de se garentir de la seicheresse. Il vouloît dire qu ' i l se desseichoient et qu'il es toit menacé de d e v e n i r cthiquc 1• J ' en allci consulter un autre tres ancien et qui est le rnedecin de nostrc maison. Je luy lis le recit de tout cc que j ' avois veu et de tout ce qu'on m'avoit dit et aussitost i l me dit que ce Prince ne vivrait pas six mois. Madame de Nemours sa femme fait bonne mine mais elle est mortellement affligée. Elle est corne luy fort enrumée et tient le l ict. Je prevois que Madame la Princesse de Carignan pourra bien estre son heritiere'. / [f" 2v] Monsieur Clement me dit confidemment que Madame de Nemours la jeune'' avoit temoigné un sensible ressentiment de ce que Y.A . R . e t Monseigneur ne l e s avoient point felicités de leur mariage, au rnoin en la maniere qu'ils Je souhaitaient et que sa jalousie l uy avoit fait dire qu' au mariage du Comte de Soissons son cousin cc n'avoit esté que courriers, que gentils-homes, que presents et que pour elle on l ' avoit si \fort/ ncgligée qu ' on ne l ' aurait pas p l us mal traitée quand elle aurait esté une simpl e ' Commune du département de la S e in e , séparé de Charonne par u11e di s ta n c e d ' un kilomètre. l3a g 1 1 o l e t est e n quelque sorte un faubourg de Paris. Au XVTI' siècle i l s ' y lrouvaient tro i s domaines seigneuriaux: l e c hâteau d e Ba g n o l e t propremenl dit qui appartenait à la maison de Sni�'ons. c e l u i des Bruyères (ou des Brières) et celui de Malassis. I.e c a r d i na l Du Perron y habita une maison de campagne ( le pavillon d e Malassise), possédée d e pu i s par la duchesse et le régent son fils. Cf. Fernand HOl:RNON. Déparw1u:nt de Io Sei1w Direclion des ajfaires départcme111a/e.1. Étal des co111n11111es à fa fi.11 du XIX siècle. \.1o nté v r ai n . Imprimerie typographique de l'école d"/\le1 11ben, 1 902: Bagnolet. ' Ancien terme médical q u i indique !"amaigrissement extrême dù à une maladie chroni4rn'.. ·' F.n tant que sceur cle sa mère. ' Marie d'Orléans-Longw::v ille qui venait d' épouser H e n r i I l de Savoic-Ncmoms.
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