La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello
200 Corre.1pondance d '!\. !Joi/ly - / 65D- / 658 bergere. Il m'assura qu'elle avoit dit les rnesmes paroles. Je rêvei longternps sur ce que je devois faire pour la calmer et la detromper, m' imaginant que / W 3rj V.A.R. qui ne veut blesser persone seroit bien aise' \de tirer/ cette Princesse d ' inquietude, outre que son mal estant produit de sa seuJe jalousie, marquoir amour el estime pour Y.A.R.. Sçachant donc qu'elle n'avoit pas encore receu les reponses de Vos Altesses Royales à cette lettre je m' av isei de cette adresse. Je luy envoie de temps en temps quelques articles des lettres de Monsieur Sansoz, c' est à dire des nouve lles et choses indifferentcs qu'il prend la peine de rn' escrire et. aiant fait copier ceux que V.A.R. trouvera attachés à ma lettre, j ' y fis adjouter le dernier qu 'elle se fera s ' i l luy plaist lire par Monsieur Sansoz car i l est mal ecrit. et luy portei aussitost le papier. / [F 3vJ Je l a trou vei au l it tres enrumée comme j ' ay escrit en l' autre feuille et m' aiant au mesrne temps demandé des nouvelles de Piemont et de l a Cour je luy dis que j ' en avois mais que je creignois que sa ll uxion ne luy pcrmettroit pas de les lire. Elle me pria aussitost d'en faire la lecture et qu ' elles (sic) les atten<loit avec impatience. Je leus le dernier article magnifiquement el avec commentaire et avec tant de satisfaction pour elle qu'elle se mit à combler V.A.R. de louanges, disant mesmc sur la derniere l igne de ce chapitre (qui porte tiue V.A.R. disoit que Madame sa mere cstoit sa meilleure amie) ces mots avec un ton clcvé et guai: "Elle estoit sa tres humble servante et je le suis aussi". Ayanl donc aprisd \de/ moy que Madame la princesse I ft" 4rJ de Carignan vous avoit depeché deux gentils homes à la conclusion du mariage de son fils et qu ' i l ne s ' y estoit pas fait un seul pas n i une seule demarchc qu'on ne luy e n eut donné advis et demandé son consentement el son aprobation, e l le dit: "Nous avons donque bien manqué <le n ' avoir envoié nos lettres par un exprés. Bon Dieu, que dira Madame Royale? Elle en sera sans doubte mal satisfaite car j ' ay remarqué y_ue l ' on vous escrit qu ' on nous felicitera de la mes.me maniere que nous ecrirons". Enfin, Madame, l a chance fût tournée tout d ' un coup et de pleignantc qu'elle estoitje J a mi s dans son tort et me pria en la quittant de luy donner quelque bon conseil l à dessus. Je luy repondis que la chose estoit faite, que j e ne croiois pas / lt'O 4v] qu ' i l fût plus à temps de vous depecher un gentil-home puisque les lettres avoient esté cnvoiées, que V.A. R . estait bonne et excuseroit facilement celle meprise et qu ' e l l e n e devoit pas s' etonner si e l l e n · avoit rcceu encore po i n t de
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