La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello

2 1 4 Correspundonce d 'A. lluilly - 1656-J n58 lettre qu ' i l ecrivoit à la Reyne, l ' appellant l ' auteur de toutes les pe tites rebellions de sa fille. Tant y a que le Duc d' Anvilleb, trop bon, laissa sortir cette lettre de ses mains. Mademoiselle la vit devant la Reyne et, aprés avoir bien exage ré la continuation des violences qu'elle pretend qu'on luy fait de toutes parts , elle r'envoia cette lettre au Duc et abordant la Reyne elle la supplia de la traiter avec / [ f" 2r] la mesrne bonté dont Monsieur son pere avoit usé en son endroit et que, S .A.R. n e l u i aiant point commandé de reprendre les Comtesses, clic la conjuroit de ne le luy point ordoncr. La Reyne fût assés surprise de celle demande el Monsieur esl en grande colere contre le Duc d' Anville. :\fademoiselle n ' a eü à la Cour que des fausses confiances et osté 1 ' aparence, tout le reste est bien peu de chose. La reyne la confessa fort. Elle luy reprocha agreahlernet entre autres choses qu'elle avoit / [f° 2v] fait son testament et institué Monsieur le Prince son heritier;. Elle l ' avoua<', mais que ç ' avoit esté en un temps de dcsespoir et ' La Grande Mademoiselle raconte dans ses Mémoires c o mm en t ce hruit s'était répandu: J e comte de Béthune. fidèle à M l l e de Montpensier. avait su d ' un valet de c ha m b r e de rnons ieur de Va rdes q 11e le r ac c o m m u d er n e n l souhaité était impossible. Ce fut dans la chamhre de Mme de Fiesque. à la p r ése n ce de Mme de rrnntenac, de monsieur de Vardes et de r abbé ro u q ue t qu'on a eu la n o u ve l l e (fun testament <le !'vl a de m o i s e l l e en f a v e u r de Com.lé, au;,sitôt c o m m u n i q ué e au cardinal \1azarin. La rupture entre Mademoiselle et ses anciennes dames en es t d' au t an t p l u s confirmée. Cf. op. cit. ( 1 728) t. III, pp. 150- 1 5 1 . ·· A ce s u j e t les so u v e n i r s de Mademoiselle ne concordent pas avec la version d e Bailly: il n'aurait pas été question de ce prétendu testament avec la r e i n e , mais plutôt avec le c a r di nal Mazarin, qui aurait dit au comte de Béthune: «vous venez comme je suis bien intentionné pour Mademoiselle, et la véritable a ffe c t i on q u e j ' a i pour son service; je me moque de l'avis que l ' on me donne et je vois bien que cc sont d e s personnes qui sont e n r a gé e s de son re t o ur à la Cour. qui lui font tout du p i s qu ' e l l e s peuvent.» Devant le pa p i e r contenant les volontés d e M a d e m o i s e l l e , M a z a r i n a u ra it r é pl i q u é : «Il fa u t jetter c e l a au feu et n'en j a m a is p a r le r , je suis p e rsu a d é que l'on se p e u t fier à la p a rol e de Mademoiselle, c'est une Princesse de bonne foi et j ' a i p e i n e à croire qu'à l ' â g e qL1'elle a elle songe it faire des cestamens». Cf. ibidem, pp. 1 5 1 - 1 52. ' La r é sid e n c e du duc d' Orléans.

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