La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello

226 Correspornlance d 'A. Bailly · 1 656-1 658 Je l'ay fait voir à Madame de Nemours qui, aprés avoir mille fois b enit V. A.R., a chargé de maledictions la pcrsonc qu i a rendu à sa fil l e; ces ma u v a is offices d o n t le Commandeur parle. I [f° l l r] J e vis hier une lettre de l\ilonsicur Ondedey entre les mains du mari 1 2 de l a Dame dont j ' ay êcril à V. A. R . autresfois et qu ' e l l e me commanda de remercier, où il parle en ces termes de la perte du bagage de l' armée du Mareschal de Turene: "Je suis dans le dcscspoir de ce que la faute d ' u n soldat (il s ' appelle Ciron 1 3 ) que le marcschal de Turene avoit c o m is à la garde du bagage a pensé ternir la glo i r e que ce grand chef a acquise cette campagne. Aprés qu ' i l füt hors du mauvais pas qu' i l aprehcndoit au lieu de demeurer i l p i c q u a pour en donner advis au Mareschal. Et en cc temps là Marcin 1'1 attaqua v er t e m e nt ' Marie-Jeanne-Baptiste de Savoie-Nemours. ·: Cf. gaz. 444. 1 ' L' é pi s o de ;; ur v in t p e n d a nt. le siège de S a i n t - V ena n t (cf. g a z ette 444): le m a r é c h al de Tu r e n n e avait confié à u n e escorte, guidée par l e lieutenant Jean de Seyron (cf. PlNARD, Chronologie hisrorique mi/iraire, conre11w1r / 'Histoire de /11 Nhttion d e lfltlles les Charges, r>ignilés et Grades iHilitaires supérieurs: de towes les Personnes qui les 0111 possédées .. . , Paris, Claude Her i ss ant . 1 760, en 8 v o l u me s . l. IV. pp. 204-20:'i), les b aga g e s de l 'armée, p e n d a n t qu'il se pressait de rejoindre les siens. Les Espagnols en p r ofit è r e n t pour se jeter sur les é q u i p a g e s et les pi ll er . L'intervention de la cavalerie franç ai se arrêta les ennemis, mais ne put sauver g r an d chose. S e l o n la Ga�e11e de Ren a ud o t , les Espagnols. p ou r éviter tout risque, avaient laissé passer toute [" avant-garde des b a gage s , qui r e j o i g n i t le camp avec le sieur de Ciron (sic). e t ils n'attaquèrent que 1 ·arrière-garde: ils brûlèrent quelques charrettes et s ' empa r è r ent de dix ou douze a ut r es . Les deux Hollandais en v o y ag e à Paris en 1 657 ont a us s i eu la nouvelle de ce pillage, dont le montant aurait été b i en p l us important: «Turenne avoil secouru A r dr e s , mais Bouteville avec quelques troupc-s de M r le P r i n ce luy a v a i t pris 400 ch a rr e tt e s de b a g a ge . Le gouverneur de La l 'ère. nommé C y r on , creature de Mr l e cardinal. ù qui i l avait donné le commandement du convoi, en luy défendant de faire aucune halte, fut cause de cc m a l h eur [ . . . ]. Turenne e n v oy a incontinent après Cyron p r i so nn i e r à la c o u r pour luy fa i r e faire son procès parce q u ' i l avoit contrevenu au commandement de son general. En q u ny certes il luy fit service, c a r les o ffici e r s estaient si outrés contre luy à c a u s e de la p e rte q u ï ls avaient faite, que peut-estre ils l uy auraient faict mauvais p ar t i , s'ils n'eussent v e u qu'on le voulait c h a st i c r » , cf. Journal d'un myage à Paris en 1657-/65R, op. cil., p. 245; MONTGLAT. Mémoires, op. cir. ( P o u j o l a t ) , pp. 323- 324: La prise de Saint Venant . . . (Ga::.ette de Renaudot, n° 1 10). op. cil., p p. 892-893. " Jean-Gaspanl-f'erdinand, comte de Marchin. g é n é r al liégeois, ( 1 6 1 0- 1 673 ) . Commandant de l'armée de France en C a t a lo g n e en 1 648 et en 1 65 1 , i l éta it néanmoins attaché au pa r t i