La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello

42 Correspondonce dl\. Boil/y - 1656-1658 se pleignit à Monsieur le Marquis de Vil leroy 1'' qu'on / f f0 6rl ne luy donnoit point d' argent et que Monsieur, qui n ' aime point le Cardinal, luy repondil qu ' i l l ' envoioit tout hors du Royaume. Ce qu i rendit le Roy fort pensif. On loi.ie hautement les empressements que V.AR. tcmoignc pour le Prince Eugene'0 et le Cardinal ne les altendoit pas si grands aprés les etranges ingratitudes dont sa m ai so n a p aié tant de graces q ue V.A.R. l uy a tousjours rcpandues. V.A.R. est tousjours la mesme et si vous n 'engagiés en tant de manieres, et / 1 f0 Sv 1 par tant d' i nnombrables bienfaits vos serviteurs à une fidelité inviolable, ces maximes surprenantes de combler de bienfaits vos enernis, les pourroient tenter d'abandoner vostre service et de se revolter contre la meilleure maitresse qui fût jamais, pour attirer par des crimes politiques et utiles vos faveurs cl voslrc protection sur eux. ''' J\icolas IV de Neul'ville, ma r qu i s , p u i s duc de V i l l e r o y ( 1597-1685). Il suivi\ L e s d i g u i è r e s en Italie et c om ma n d a un corps d ' a r m é e au siège de Turin de 1 640. En 1646 i l fut choisi p o u r être le gouverneur de Louis XIV et p e u après i l r e ç u t le b â t o n de m a r é c h a l de France. Chef du conseil des finances en 1 66 1 , il fut créé duc et p a i r en 1 663. R e s t é à l'écart p e n da n l les Lroubles de la minorité, il sut mé r i t e r la bienveillance du roi et se maintenir il l a cour m a l gré M a 7 . ar i n , qu i ne l'ai mait pas. Son caractère loyal lui v a l u t la r é p u t ati on d'honnête homme; les qu a l i t és de son esprit n'échappèrent ni ii M m e de Motteville (« s a destinée éLail d'être Ioule sa vie proposé p o ur les pr e m i èr e s places sans les avoir, et d'avoir le s titres les p l us h o n or a b l e s q u ' un homme puisse porter dans le r oy au m e sans en faire les fonctions, q u o i qu ' i l fût très h ab i l e et très capable de les faire»), ni à M m e de Sévigné qui se souvient de ses repartie;,. Cf. L . MORÉRI, Lé' gm11d dic1iom111ire . . ., op. cil. . t. VTT. p. 99 1 (Neufville); MOTJl:VlLLE, op. cit .. t. IV, p. 3 1 0: MME DE SÉVJGNÉ, Corres­ pondance. Paris. G al li m a r d . 1974. en trois v ol um e s . t. !. p. 694 e t t. Il L pp. 793-794. '" Eugène-Maurice de Savoie ( 1 635- 1673). fils puîné de T ho m a s de Savoie. p r i n c e de Carignan, et de �arie de Bourbon. Destiné d'abord ù l'église, après la mon de son frère ca d e t (cf. lettre 401 . n. 8 ) il e n t r a au service de la France avec le brevet de c a p it a i ne de cavalerie et grâce à son alliance avec Olympe Mancini, nièce de Mazarin (cf ci-dessus la n o t e 1 5). il obtint la c h a r g e de co l o n e l gé n ér a l des Suisses et le gouvernement de la C h a m p a g n e . li se signala en 1 658 it la bataille de Dunes et il assista comme ambassadeur extraordinaire au couronnement de Charles li à Londres. Créé lieutenant général e n 1 672. il m o u n H subitement pendant qu ' i l allait rejoindre l'année de Turenne. Grand commandant. il eut toulefois Lme r é p ut a t i o n de faiblesse face au caractère dominant de sa f e m m e . Cf. l'v!ONTFALCON (DE), Ahregé de la vie et des actions defeu Maurice-t.:ugene de Savove, comte de Soissons, P a r i s , chez T h é o do r e Girard, 1 677; G . Cl ,ARETTA. Storia del ret1no e dei tempi. . . , op. cil . . pp. I95- 1 99, 2 1 2-2 13.