La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello

56 Correspo11da11ce d 'A. Bililly - l 65fi- I658 Monsieur le prince Eugeneio par la seule creinte de l ' humeur de sa mere, et que toute l a Cour s' eLonoil de la fermeté avec laquelle cette Pri ncesse vouloit l ' execution de son traité de / [f' 3r] mariage avec Monsieur de Nemours. Et en effet, Madame, sa constance est extreme et V. A . R . l 'avouera bien sçachant l ' estat où se trouve c e Prince. Je le vis hier à so n lever et se disposant d'aller à la rencontre de Monsieur le duc d'Orleans qui passa à Saint Cloun allant à la Cour14• Ce pauvre Prince me fit pitié. Il est devenu sourd et il faut luy crier bien haut à l ' oreille pour le faire enlcndrc. Il est pale et extenué au dernier point et une toux conlinudk et qui luy dure sans relasche depuis deux ans / [f0 de l .ongueviJJe apprêtait s e s noces avec le duc de Nemours (cf. la correspondance cl' A lb e 11 Bailly tout au long des années 1654- 1 655. Con: Vi. 1 2 Cf. Corr. V g a i . e ll e 387 ( 1 et 2). '' S a i nt - C l o u d , cnnnnune d u d é p a rt e m e nt de Hauts-de-Seine. Son château, d o n t le duc e n trep r i t laménagement. resta dans l a fa mi1 le Ll'Orléans jusqu · e n 1 682. 1 4 " M on s i e u r ' ' est Gaston- Jean- Ba p t i �t e de Bourbon, Lluc d · O r l é a ns ( 1 608- 1660,1, tr o i s i è m e enfant de Henri IV et de Ma r i e de Mé«fo.:is, fr è r e de Louis XITI. Ap r è s trois ans d ' é loi brn e m e n t à l a suite de l'échec de t ou t e trnnsaction suivant la tin de la Fronde pa r lem e n ­ taire. l' accommodement du duc d 'O r l é a ns avec Ja C ou r semblait proche. La pn s si h il i t é de son retour était souhaitée de p lus i e u rs partis, m�me au Louvre, et dès qu'il avait quiné Paris ( o c to b r e 1652) l es sollicitation' n ' a v a i e nt cessé de lui parvenir. Aucune d e s garanties qu' il a v a i t demandées. n ot a m m e nt l' impunité et la restitution des charges pour les Frondeurs. n ' aya n t été accordée et vue la rentrée de l'vlrrzarin, le thtl' avait jugé la réconciliation i mp o ss i b l e . JI s ' é t a i t li mité par la suite à refuser toute i n v i t a t i o n (par exemple, lo r s du procès de Condé) ec pendant deux ans i1 fut bien heureux de n·avoir rien à faire avec les mesures mises en place contre le P a r l e m e n t . Son séjour à J31ois, toutefois. lui donna l'occasion. p a r le contact avec les difficultés de ses sujets, de voir les faits sous un autre a n g l e et de rewnsidérer sa propre p o ss i b il i t é d'action. La menaœ d'une révolte populaire. motiv�e par u n e g r a n d e disette, a me n a Gaston d ' O rl é a 11 s à retrouver sa place dans la cap i ta le . Ce fut lui qui e n tr e pr i t de sonder le cardinal, ap r è s tant de d é m a rc h e s inutiles de l a pan d e ce dernier. en lui e n vo y a nt son secrétaire Ga u l a s au mois d' octobre 1655. Celui­ ci, accueilli avec b ea u c o u p de compliments par le ca r di n a l . n·avait pu t ou t e fo is obtenir la sati�faction de la r eq u ê t e p r i n ci p al e de son maître, le rappel d e � exilés. La réconciliation e nt r e le duc et Je cm·dinal M a z a r i n eut Lieu en février 1 656. Le 6 aoCn Gaston d' Orléans d e v a i t r e j o i n d r e Së1 M aj es t é à La Fère, en P i c a r die (où le roi devait «donner ordre aux affaire:; de la guem:», çf. M o tt e v ill e ) , pour confirmer sa paix a v ec les souverains. lJ év it a Paris en pa s s a nt par Saint-Cloud, où «toutes les p e r s o n n e s de qualité v i n r e nt le s a l u e r » (MO)ITGLAT. Mémoires, op. cit., t. JV. 1 2 1 ) et par C o m p i è g n e . A La Fère, orr lui réserva un grand accueil. Cf. G e o rg e s DETHAN, Gaston d'Orléans. conspirateur et prince dwrmanl. Pari�. Fayard. 1 659, pp. 42 1 -422: J. LORET. op. cil. . vol. II, p. 229, livre VII, l e tt r e XXXTI d u 12 aoùl J 656.

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