La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello
58 ê.orrespondance d'A. Bailly · 1656-1658 mes me veüe m ' obligea pour le consoler de faire les avances qu ' e l l e a daigné approuver par la l ettre dont elle m' a honoré. e t que je vais cnvoier à cette personne pour consomer ses transports, car elle ne peut pas estre plus obligeante. ni plus tendre. / ff0 5rl Je ne sçay comment on pourroit empescher que les choses qui sont arrctées dans le conseil de Vos Altesses Royales ne fussent aussilosl sçeues i c i . On n ' e n i gnore aucunes et les ministres les sçavent si bien qu ' ils reprochent quelques foi s aux vostres que leurs demandes excedent et surpassent souvent Jeurs instructions. Une princesse m' a dit que l'on ne parloit à la Cour que de l ' amour extreme" que S.A.R.'Y avoit pour Madame la princesse de Baden et adjouta en raillant qu ' i l estoit bien aise à prendre feu, ce sont ses propres mots. dont Y. A.R. sçait I [f' 6r] bien tirer l' < intelligence. Je l ' ay fort d es abu s é e et me suis servi pour cela de tout ce que Y. A.R. me fit l' honeur <le me dire rnnlïderrunent sur cet a1ticle là. C'est à dire qu'au commencement le Prince eüt un panchanl de civilité extraord inaire pour e l le, mais que l 'cxcés en est retranché et n ' a point cü <le suitte. Monsieur Clement ne songe qu'à chercher des occasionsr où il il puisse marqu er les transports dans lesquels les graccs dont V.A.R. l ' a comblé continuent de le j e tt er , et comme / ff' 5vJ un homme transp01té est toujours reveur et speculatif� Monsieur C lement. pour ternoi gner qu ' i l l ' est beaucoup, rnedite depuis quelques mois les plus belles devises du monde'0 ' " Charles-Emmanuel l i . :i, La pro d u c t i o n extraordinaire de r e c ue i ls e t d'ouvrages tractant la r é a l i s a t i on de devises dès 1660 e n France nous témoigne du succès de ce genre d' exercices d e l ' e s pr i t en tant que jeu de c o ur . Le «bel esprit» de Frarn,:ois Clément (cf. Con: V. gazette 400) trouva dans cette matière un e xc el le n t moyen u·ex pression: «Jamais homme n ' a eu tanc de c o mm er c e avec les graces et avec les belle� lt:tlres. JI l e s avait civilisées et il leur donnoit un air si agréable et si doux que la p l üp a rt des pe.r:.011ne&. q u e leurs diffieulte7. r c bû t c n t , ne pouvaient s · e mp êeh e r de l e s aimer qLiand ils avoient eu l ' e n t r et i e n de M. Clement. Il sçavait parfaitement l' art e t la nature des spectacles; les ballets qui sont de sa faç o n et de son invention sont admirables. li a vo i t une bibliothèque c h o i s i e de toutes les fcstes et de tous les divertissements qui se font dans l e s Cours le s plus spirituelles et l es pl us galantes d'Europe. Les Princes et les dames aimoient à l' entendre p a r l e r d e ces sortes de choses. et luy en cunfiuient la conduite. li a v a i t surtout un talent merveilleux pour les Devises. E l l e s ne lui cousloient 1itn à tr o uv e r; il leur don n a i t un tour aisé et des expressions si fines q u ' i l en e st peu de plus i n g e ni e us es que les siennes» (Claude-François MÉ.l\ESTRlER, La
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