La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello

70 Correspondunce d 'A. Bailly - /656- /658 Je repondis qu 'elle avoit raison de dire que ces profusions de bonté la regardoient un peu et que V. A.R. avoit en cela beaucoup consideré Monsieur le duc de Longue-v ille son père�', pour q u i elle avoit toute l ' estime el toule la bonté imaginables. "Vous ne dittes pas, repliqua+clle, que Madame Royale a tousjours aimé lendremenl feu ma mere2� tandis qu' elle a vescu. el qu'elle fai l la / rr0 7rl grace à sa fille de repandrc à pleines mains sur elle celte plenitude de faveurs dont la mort de sa mere avoit seule esté capable d ' arreter le cours". En verité, Madame, clic est infiniment reconoissante de vos bontés. Elle se dispose à envoier �l V.A.R. la plus belle cassette du monde, toute remplie de galanteries. Monsieur de Nemours prepare aussi ses presents et pour S.A .R. Cette Princesse, Madame, est infiniment spirituelle et comme elle sçait que je / [f° 7v] ne suis pas en estat de redire ses sec r e ts à celle que V.A.R. app e ll e Jes yeux de eire2', elle me fit cent jolis comptes d'elle et entre autres cetui-c i : qu'elle disoit partout que Je pauvre ambassadeur de Savoye l u i ') Henri I l d'Orléans ( l .'i9.'i- l 6ri"). d uc d e Longuevi Ile e t d' Estouteville, p r i n c e souverain de >leuchâtcl, p a i r de France. chevalier des ordres du roi. gouverneur de Picardie p u is de N o rma n d i e . Il avait épousé en 1 6 1 7 Louise de Bourbon. fille d u comte de Soissons. Sous I.e rninistère de Richelieu il s'était tenu à l'écart de tout complot. Bon conunandant. en 1636 il fut chargé de lever une armée en l'\ormandie pour an-ê.ter le� E s p a g n o l s et ensuite il c o mm a n d a l'armée d'Allemagne. Resté veuf en 1 637. il se lia en secondes noces a ve c Anne Geneviève de Bourbon. fille d'Henri II. p r i nc e de C on d é ( 1 642). Passé en P i é m o n t , i l enleva Nizza. Tortone et V e t T u e à l ' e n ne m i . l'\ommé membre du conseil de ré g e n c e à l 'avènement de L o u is XIV. i l fut le chef de la d é pu ta ti on en vo yée à M u n s t e r. Joué par les manœuvres secrètes ordonnées par Mazarin à Servient, il rentra à Paris. Soutenu par sa femme. il fut l ' u n des chefs de la première Fronde. L a paix de 1 649 ne mit pas fin à ses cons p irations et en janvier 1 650 i l fut arrêté avec Condé et Conti. Libéré un an après par Mazar i n. il se retira enfin en l'\ormandie. De son premier mariage il eut trois enfants demi la dernière, Marie. succéda en t o u s les biens de la maison après la mort de ses frères. De ses noces avec Anne-Geneviève Bourbon naquirent Charles-Paris ( 1 649- 1 672) et deux filles 111ones en ba:; flge. CL lU:::TZ. op. cit. , t.I, pp. 372, 448-450. 484-490 et passim: Madeleine FOISIL. Parentèles et fidélités autour du duc de Longueville. gouverneur de Normandie. pendant la Fronde. d a n s Hommagf' à Rolond Mous11ie1: Clienrèles et fidélités en Europe à l'époque moderne, publié sous la d i r e c t io n d'Yves Durand, Paris, P.lJ.F., 1 98 1 , pp. 1 53 - 1 68. '' Louise de Bourbon, première femme du duc de Longueville. m o r te en 1 637. '' La p r i n ce ss e de Carignan. «Epouse a u x yeux de cire». cf. Con: V, Billet 362 (3).

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