La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello
Introduction 7 prévisions: la cession des places conquises et la question du rétablissement du prince de Condé passé au service des Espagnols représentaient des obstacles insurmontables. De plus, le sort de la campagne en cours modifiait presque au jour le j ou r la position des p ar ti e s en cause. L'échec subi à Valenciennes le 24 juillet, après un siège interminable, suivi de p rès de l a perte de la place de Condé ( l 8 août), bien que contrebalancé par la récupération de La Capelle par Turenne et de Valence sur le Pô par le duc de Modène, déterminèrent le refroidissement de Mazarin. A son représentant, qui lui demandait des instrnctions supplémentaires, ne restait que de quitter Madrid avec le prétexte que les requêtes au sujet de Condé rendaient J' entente impossihle. Le fier et habile Lockhart9, mis au courant des négociations avec les Espagnols, e x i ge a une explication avec Ma1.arin. Celui-ci avait d'autres soucis, venant <les camps de bataille: l'empereur Ferdinand 111 de Habsbourg violait manifestement la paix de Westphalie en apportant son secours aux troupes espagnoles aux P a ys - B as et en Italie, où ses forces appuyaient les adversaires du duc de Modène. L'alliance avec l'Anglete1Te qui, par la conquête de la Jarna·ique, avait rompu définitivement avec l'Espagne, d e v en a i t indispensable pour la France afin de porter une atlaque décisive à la maison d'Autriche. Mazarin formula alors pour Lockhart. qui repartit pour Londres en décembre, ses conditions pour une alliance offensive et défensive';. Cromwell, i n trig ué d'un côté par la mission de Lionne, et envisageant de l'autre une confédération p l u s vaste, hésitait: il ne renonçait pas à l'idée d'une union élargie à la Suède, au Danemark et aux Provinces Unies. L'adresse d u cardinal, qui employa à son propre profit l'hostilité de longue date des Hollandais envers l e s Anglai s , rendit vain cc projet d'une confédération générale 12 • Le début de l'année 1657 vit donc la 0 Sir \Villiam l .ockhart. r oy a l i s t e écossais 4ui avait adhéré au P ro t e c to r at et épousé l a nih:e de Cromwell. panageait la dé/lance de son m a î t re envers .Iules Mazarin. aux tergiversations du4uel il sut tenir tête. '" La cléclararion de rupture avec l ' Es p a gne garantit à O l i v e r Cromwell le succès du discours g u ï l tint d ev a n t l'assemblé<: du l7 septembre 1656. l a population p u r i t a i n e étant e n n emie du pape donc tout à fait favorable à cerre politique. Cf. A. STERN, Storia della . . . , op. cit., p. 348. "Ces mêmes propositions avaient été présentées, sans suçcès, en d é c e m b r e 1652 et en av r i l 1654. 11 Le commerce maritime fa i sa i t souvent l ' ob j et de fo1tes contestations entr<: les E t a l s . En mai 1657 la r r a n c e risqua Je conflit avec la Hollande à caust: <le la confiscation de deux vaisseaux français p a r l'amiral Ruyter. Par une médiation habile l'ambassadeur de Thou
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