La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello

90 Correspondmu·<' d'A. H(/illy - 1656-1658 directeur et a dmir a te u r , dit qu ' i l n'a point veu de plus honetc homme que la reyne de S ued e dans le monde1, et les femmes, parlant de leur mc ti er , a djo u t e n t qu'elle est assés hien faite, blanche. blonde mais un peu boiteuse el degingandée, c'est le mot de Paris / [f0 2r] donr Y.AR . entendra le sens. El1e part au-jour-d' - h u i pour Compiegne� n · aiant pour toutes finances que v i ngt mi l l e francs dont elle en a emploié six mille pour achepter un bijou. Vidal Ratonau son marchand' nous a dit que Je roy de Suede6 luy donne Lous les mois vi ngt mille francs et vingt mille escus au bout de l'année pour ses menus plaisirs', mais qu'elle est s i prodigue qu ' elle mange lous j ours son bien en herhe. Elle escrit au roy de Sucdc en ces termes: "A M o n s i e u r mon frere, le roy de Suede, vostre tres affectionéc soeur" et le roy de Suede comme son fils adopti f, / [ fr: 1 v] car elle l ' a adopté à 1' Empire, la traite bien plus respectueusement", i1 s e " \signe/: deux ans et fut l i bé r é g r âc:e au G ra n d Condé. Une Jeuxième t e n t a t i v e de s'emparer de la ville réussil en octobre 1 654. m a i s le duc de Guise ne put p a s la maintenir. Opposé à la Cour p e n d a n t la guem� c i v i l e . il y r e t o u rn a en cette même année. Ses a v e n tu r e s galantes ont con1ribué à sa r e no m m é e . Cf. DBF. t. XYll. 1 989. co l l . 329-330: Les mémoires de feu n1onsie1.u· If' diw de Cuise, C o l o gn e . chez Pierre M a r t ea u . 1 669 (première é<l. 1 668). . . 1 :allure et les atti t udes or i g i n ales de celte reine. associées à son e sp ri t vif. très cultivé et peu � oi gn e ux de la bienséance, contribuaienl :1 en d on n e r une image plutôt masculine. Somme Loule, s e l o n les Pnrisien� qu i assistent à son a r r i vé e , «qui p e u t scparcr s o n merite <le �on sexe el la juger comme un honncste homme, ne sçauroit s'empecher de l ' admirer» (cr. Troish�nu� 11or1rai1. d a n s Recüeil des harangue.\ qui 0111 esté faites ù la re1•1œ de Suede . . . . op. cit .. p. 248). " Christine de S u è d e y d e v a i t être reçue p<u- Je roi et par le cardinal Mazarin. • «le quel velours n ' é t o i L pas m i n c e I mai5 du plus fin et <ln plus hcau I de che7. B id a l ou Bâtonneau», J. LORET. La muse historique.... op. r:ir . . t. II. p. 4 1 O. livre Vlll. lettre XLYIL < l u 1 er décemhre 1 657: en m a t i è r e de joyaux et d'étoffes d e prix. les deux hollandais e11 vowige à Paris citent «tout ce qu'il y avait de p l u s rare chez Bidal» (cf. Journal d'un vovage.. ., op. cit . . p. 375). '' Charles-Gustave X ( 1622-1 660). ' Les r e v en u s provenant de la Suède ne corre,pnndant en réal ité qu'au quart de l ' es t i m a t i on , d e p u i s 1 654 la reine Christine é t a i t obligée d e chercher partout r a r g e n t nécessaire à se s dépt:nses. Au déhut de l'année. elle avait o b t e nu un prêt considérable du côté de l ' E s pag n e et elle venait de recevoir une l e t t r e de crédit de la p a r t du pape. Cf. P. DE LUZ. Christine de Suède, op. cit., pp. 224-226.

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