La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello
94 Corrt1spom/a11ce d'A. Bai l ly - 1656-l tiS& / W 1 v l pensa donc qu 'clic avait dessein d' eclai rer un peu trop le Roy et de l uy donner <les connoissances de sa persane et de ses affaires que. peut estre. i l n'avait pas. Elle l"ûl pour c e l a I res observée et effectivemen t il semblait qu ' on n'en avoit pas mal jugé, car p a rl a n t au Roy elle l uy dit galamment scion sa coutume qu'il ne se conoissoit pas assés qu' i l valQÎ.l plusqu 'il ne croioit, et luy parlant de ses amours, comme il s' en defe n d o i t fon, elle a dj o ula que l 'amour pourroit bien le trahir et qu' asseurement il aimoit p l us qu ' il ne pensoit111• Une persane qui sçait bien ce qu'elle a n e go t ié à Cornpiegne m'a dit qu ' il ne pouvait pas I W 2r] s ' en expliquer" et que tout ce qu'elle pouvoiL m'en <lecouvrir cstoit que cette Princesse avoit effectivement negotié et qu'elle s ' en retournoit trcs satisfaitc 1 1 • Monsieur Baas m' a dit de plus que Son Emi nence luy parlant <le cette Reyne l· , luy avoit Joué sa bonté, et qu'entretenant " sa rnagesLé des soins qu'il avoit pr is d' acorder les deux roys de P o l ogn e et de Suede 1 ' e ll e l 'en avoit remercié et prié de continuer ses d i l i g e n c es . Ce qui luy fit inferer qu'asseurement clic avait parlé de la d'Alexandre VIT. Tl avait assisté à l ' a cc uei l magnifique r é s e r v é en cette ville à la reine de Suède, qui venait d " ab j u re r le luthéranisme. m a i s il fut hientôt contraint d e q u i t t e r son p ro t e ct e u r . contrarié par ses i n t r i g u e s visant le diocèse de P ar i s . La possibilité de �a rentrée inquiétait Mazarin, comme le témoigne sa corn:�pundance avec Colbert (lettres du 1 5 . 1 8 et 28 septembre 1 656), cf. Leure.1. instruc1i11ns el mémoires de Colbert, pub!jés par Pi e rr e Clément Paris, Imprimerie Im p ér i a le , 1 86 1 . e n 7 v o l um e s . t. l, pp. 26:?.-267. «I ,ettre relative a u voyage de la reine de Suède. On a d i t qu'elle voulall entamer une négociation p o u r le cardinal de Retz. Il faut la détourner de ce projet qui serait très mal r e ç u » . 3 septembre 1 656. Compiègne ù \1. de Lesseins (p. 669 ), B.N. ms f fr, Mélange� de Colbert, t. 5 1 . t'° 284. ' ' Le discour1> de Chr i s t i n e à Louis XIV t o u c ha i t à l ' amour que celui-ci t é m o ig n a i t envers Olympe M a n c i n i . Cf. MLLE DE "\.10NTPENS1ER. Mémoires. op. ci1 .• t. 1. p. 409. ' Depui� le mois de f év r i e r de cette même année il é t ai t q ue s t i o n entre le c a rd in a l Mazarin et Christine de Suède d'une alliance visant le recnuvremenl d u royaume de Naple�, qui venait d'échapper pour l a troisième fois aux F r an ç a is (cf. ci - dessous la gai.elle 4 1 1 , n.2). La n o b l e ss e de N a pl e s réclamant la li bération par un roi. la n é g o c ia ti on de Compiègne s er v i t à é t a b l i r l ' attribution d e cette couronne à Christine sa vie d u ra n t et ! "engagement de la part de L o u i s XIV à équiper la flotte n é c e ss ai r e . Le t ra i t é fut s i g n é le 22 septembre. L'intervention était p r é v u e pour le mois de février 1 657. Cf. P. DE LUZ, Christine de Suède, op. r.il .• pp. 228, 229. " Cf. Introduction, p. 9.
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=