La correspondance d'Albert Bailly Volume VI Années 1656-1658 Gianni Mombello

96 Conesponda111'P rl'A. Ruillv - 1656-1658 Je fus ces jours passés au fauxbourg Saint Jacques visiter les Filles de la Visitation'9 et elles me firent voir la signora Hortensia / [f0 4r) Mancin i2", âgée de treize ans. Elle est fmt grande, assés bien faite et de bon e sp r it La mère me dit qu'on avoit depuis peu mené l' autre à l a Cour et que Monsieur le Grand l\faistre!' n ' en vouloir point du tout, mais qu ' i l offroit d'epouser "' Les visitandines, sœurs de l ' o r d r e de Sainte-Marie de la Visitation c r éé p <i r P r a n ç u i s de Sales ( 1 567 - 1 622) el Jeanne Françoise Frémyot de Chantal ( 1 572- 1 64 1 ), étaient présentes à Paris depuis l(i l 9, d ' a h m cl au f a u bo ur g S a in t - M a r c el, p u i s au fa u b ou rg Saint-Michel et finalement dans la rue Saint-Antoine, oü en 16:12 fur posée l a première p i e rr e de l'église de la Visitation, œuvre de hançuis M an s a rt . En 1 626 une deuxième maison fut fondée au f a u b o u r g S a i nt-J a cq ue s (lieu d' éLabli��emenl de communautés religieuses f é m i n ines: carrnélites, u r suli n e s, feuillantes, bénédictines). a u nord de l'église de Sainl-Jac4u ei, - du ­ Haut-Pas; elle co n t e n a i t trois maisons et des j a r d i n s et u n e allée la reliait à la rue du Faubourg Saint-Jacques, aux numéro:,, actuels 1 87 à 1 93 de la rue S a i n t- J ac q ue s . Un troisième établissement s'installa da111; la rue d u Bac. L e monastère recevait des p e n s i o n n air e s qui, e n raison du coüt du pensionnat, a ppa r te n a i e nt aux g r a n d e s familles de la robe et de l'épée. Cf. Marie-Ange OUVIGl\ACQ-GLESSGEN. l'o1dre de la Visitation ù l'aris auxXVII' et XV /li ' siècles, P a r i s , Les éditions du Cerf. 1994, pp. 21-59, 237-244. 1" N é e en 1 646 de Hyérnn.ime Mazarini et du g e n t i l h omm e Lorenzo Mancini, Hortense, qui était la plus belle p a r m i les n iè c e s du cardinal, fut amenée en France en 1 653 avec sa sccur Marie et son frère P h i l i pp e (depuis duc de N e v e rs ) . .'\près avoir séjourné p e n da n t huit mois à A i x , les deux j eu ne s fïUes furent mises au couvent à P a r i s . oü clics restèrent p e nd a n t p.lusieurs a n n ée s . pour p a r a î t r e à l a cour après 1 657. Ambitionnée par Charles IT <J' Angleterre e t par le duc de S a v o i e, elle é p o u sa enfin Armand de la Meilleraye (voir la note qui suit), en 1 66 1 . L e s manies d e cet homme l'amenèrent à d em a n d e r la séparatil•n 1 66 1 et à s'éloigner de la France. Elle fui d'abord en Savoie. puis en Angleterre, où elle mourut en 1 688. Cf. A. REK É E. les nièce.f . . . , 011. cit., pp. 303-365: SAINT�RÉAL ( C ésa r Vichard. ahbé de), Mémoires de D.M.l. D.M. (Mémoires de Madarne la Dudœsse de Mazarin), C o l o g n e, che7. Pierre du Marteau, 1 675. Le monastère de la Visitation devait accueillir l'année suivante aus�i Olympe Mancini, il scmhle à c o nl re cu e u r : il n 'y avait pas à balancer si on le.1· prendroi1 ou non . . . il .f à l / a i t céder aux p11issance.1· (ciL dans M.-A. DUVIG.:-.JACQ-GLESSGEN. l'ordre de la Visitmion à f'aris. . . , op. cit .. p. 243). �· Armand-Charles de la Porte ( 1 632- 1 7 1 3 ), fils u n i q ue du m a r é c h a l de l a Meilleraye, dunl il r e ç u t les dignités. Grand-rnaîlre el capitaine gé n ér a l de l ' artillerie en 1 648, puis m ar é c hal de camp, en 1 654 i l fut li e ut e n a nt général des annfrs du mi. Par son mar i age avec Hortense Mancini, qu'il préfora à sa sœur Olympe, p rop o s é e par le c ar di nal , il devint duc de M <uar in , pair de France et gouverneur de !'Alsace, d' H a g u e n a u et de La Fère. Cet hymen ne fut toutefois p a s heureux, cc qu i ne fit qu' augrnemer le caractère bizarre d e cet homme, qui fut pendant quelques temps la fable de la cour. Cf. HOEFER, op. cit., t.XXXIII, c o l l . 592-593. s. v. M a z a r i n .

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