La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

8 Correspondance d 'A. Bail!_v - 1659-1 663 Les Turcs: En Europe orientale, l ' Empire Ottoman se trouvait au bord de labîme quand, en septembre 1 656 , le grand v i z i r de Muhammad I V, Mehmet Koprülü, prit les rênes du pouvoir et essaya de rétablir l ordre dans le royaume, sans négliger les manières fortes. À sa mort, en 1 66 1 , ce fut son fils Ahmet qui poursuivit I ' œuvre de redressement, déjà en bonne voie d' ailleurs. Le v izir Ahmet Koprül ü fut celui qui, entre autres, mena à bien la dernière conquête ottomane, celle de l ' île de Crète, achevée en 1 669. Après cette occupation v ictorieuse, les Turcs durent essuyer des pertes multiples et surtout léchec du second siège de Vienne ( 1 683 ). La paix signée en 1 699 (paix de Karlowitz) fut le premier traité défavorable que les Turcs acceptaient : i l s perdirent presque tout ce qu' il s tenaient en Hongrie, alors que les Vénitiens, les Polonais et les Russes, al liés de l ' Autriche, obtinrent des avantages territoriaux. L'Espagne : Malgré le long conflit armé contre la France, qui finit par diminuer ruineusement sa population et ses richesses, en 1 660 l ' Espagne possédait encore l ' empire le plus vaste du monde : en Europe, ses possessions s ' étendaient sur l' Espagne, les Baléares, la Navarre, la Sicile, la Sardaigne, l e royaume de Naples, le Milanais, la Franche-Comté et les Pays-Bas ; hors d ' Europe, elle possédait la moitié de l ' Amérique avec les m ines du Pérou et du Mexi que ; la Nouvelle-Guinée et quelques établissements en Afrique. Un empire que Louis XIV j alousait et pour lequel l e roi français s' engagea ensuite dans la guerre de Dévolution<', avec des conséquences qu ' on présentera plus loin . '' Cette guerre tire son nom d u «droit d e dévolution», une coutume d u Brabant e n vertu de laquelle les enfants nés d'un premier mariage ( en la circonstance, Marie-Thérèse, épouse de Louis XlY en 1 660) étaient les seuls héritiers de leurs parents, à l ' exclusion des enfants nés d'un second mariage (Charles Il et Marguerite-Thérèse).