La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
98 Corre.11x111da11ce d 'A. Bailly - 1659- 1 663 l ' advantage de la bonté, et de la soumission, le premier embrassa nt tendrement l ' autre sans aucune condition, et cetui-ci s ' opiniatrant à l uy demander publiquement pardon , de tout le passé pour obeir aux ordres de V.A.R.x. Voilà, Madame, ce qui s'est passé de plus important dans le Conseil, et je n ' ai plus rien à dire sinon que je suis respectueusem[en]t, Jean-Balthazar insulta même le gouverneur, le marquis de Bros. Ils cherchaient à exciter les paysans, réunis dans le cloître du couvent Saint-François, pour qu' ils protestent contre les autorités. On les arrêta incontinent. Seul un prompt repentir de la part de La Crête. qui demanda pardon le lendemain. permit sa libération. Jean-Balthasar La Crête était apparenté au marquis de Caselles, étant donné que son cousin, Jean-Gaspar La Crête seigneur de Sarre, vice-bailli d' Aoste de 1 63 1 à 1 633 ( année de sa mort), avait épousé Madame Lucrèce, sœur du marquis de Caselles. Ce marquis hérita finalement de sa sœur Lucrèce les droits dont elle jouissait et il se rendit maître de la seigneurie de Sarre. Cf. DE TILLIER, Nohiliaire . . . , op. cit., p. 328 ; BRT, Ms. St. p. 569, Généalogie desfamilles nohles du Duché d 'Aoste des quelles on a pu avoir connoissance. Dressé parM' Tillier Jea" Bap'' noble de Fenis fils de Noble Jean Michel Tillier . . . , ms. cité, t. Il, p. 23 1 -232. L'aîné de Jean-Balthasar La Crête et de Geneviève Remondé, Joseph Philibert, épousa Marguerite Bai lly, nièce de notre évêque d'Aoste, « tille d'un frère unique que [Bail ly] avoi[tl et que Dieu a[vait déjàl retiré » (A.S.T., Corte, lettere Vescovi-Aosta, m. 20, lett. 36 envoyée au duc de Savoie d' Aoste. le 27 septembre 1 665 ) . Cf. le Nobiliaire . . . de D E TILLIER, op. cit. , p. 329. ' Se terminait ainsi, par une réconciliation publique, la contestation qui avait eu lieu en 1 658, pendant les assemblées du Conseil général de cette année-là, et que le 3''"'' tome de Bollati, le Congregazioni dei tre Stati della Valle d 'Aosta, relate dans les détails. Pendant la première séance du Conseil (3 août 1 658), on voulut permettre à un certain Fangias. député de l'évêque et p1ince de Trent, comte de Challant, de siéger et d'opiner au Conseil général selon le rang du représenté (cf. BoLLATI, op. cil., p. 244-246). La Crête, l 'avocat Decré et d'autres protestèrent hautement contre cette disposition et ils continuèrent leur opposition même pendant l ' assemblée de l ' après-midi. Le lendemain, 4 août 1 658, au commencement de la troisième séance du Conseil général, les seigneurs Jean-Balthasar La Crête et Decré arrivèrent en faisant « des grands plaintifs. accusations et exclamations contre quelques pa11iculiers qui leur auraient faict incisions et coupures dans leurs manteaux violets . . . au grand mesprix de S.A.R .. du Consei l et d'eux mesmes » ( ibidem, p. 253). « . . . Et au reciproque sadicte Ex" Lie gouverneur, marquis de Bros] auroit demandé acte de [ce] que ledict seigneur La Creste auroit publiquement dict qu'elle estoit venue en ce Pays pour enfraindre les privileges d' iceluy, et de ce que tant luy que ledict seigneur advocat Decré par le bruit et procedé extraordinaire et i nsolent qu' ilz ont faict ont interrompu l e Conseil. Et sur le refus et retardement q u ' i l s faisoient de soy contenir et desister desdictes exclamations, nonobstant toutes j ussions et offre de leur ministrerjustice. commanda audict seigneur La Creste d'absenter cludict Conseil et audict seigneur Decré de tenir les arrests dans sa maison jusques à nouveau ordre, à peyne de cinqcents escus d'or » ( ibidem, p. 253-254). À vrai dire, la mésintelligence entre le gouverneur de Bros et Jean-Balthasar La Crête datait d'avant le début du Consei l général. puisque le marquis de Bros écrivait à Madame Royale, quelques jours avant le début des travaux du Parlement local : « . . . Sendo a Torino
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