La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 466 1 03 d' intendant de la mai son de l a / [f0 1 v] Rey ne future4 qui l uy a cousté cinquante mille escus5• Elle fera le voyage de Bayone6 si elle se porte bien. La voila en passe d ' une belle fortune7• Elle a du merite pour cela8• Elle a , Même si des pourparlers visant l ' al liance de Louis XIV et de l ' i nfante Marie-Thérèse duraient depuis des années, rien de certain n ' avait encore été établi . Cette incertitude laissa espérer encore quelque temps la duchesse de Savoie, qui songeait à placer sa fille Marguerite sur Je trône de France. s À propos de cette charge, cf. ce que Mazarin écrivait de Saint-Jean-de-Luz, le 3 1 juillet 1659, à !"abbé de Montaigu : « . . . Je vous diray en premier lieu queje serais fort malheureux si vous, ou la princesse palatine lAnne de Gonzague] estiez capable de croire que j ' eusse la moindre part sur ce que la Reyne vous dict à l'esgard de la charge de ladicte princesse [qui était surintendante de la maison de la future reine] . Il est vray que Leurs M1" ayant esté obligez à resoudre la chose en la maniere que la Reyne vous l'a faict entendre, je ne croyais pas que la reputation de Madame la princesse Palatine pust en estre blessée, puisqu' i l ne s'agit pas de la despouiller de cette charge pour en revestir quelque autre personne, mais [de] ne la pourvoir pas l=de ne pas lui donner les provisions de cette charge] et [de] luy en donner cependant rescompense » (cf. les Lettres du cordino/ Mazarin pendant son ministère, recueillies et publiées par M. A. CHÉRUEL [et le V" G. o'AvENEL] . Paris, Imprimerie nationale, 1 872- 1 906. « Collection de documents inédits sur l ' histoire de France. l '" série. Histoire politique », 9 vol., t. IX, lettre CXXXII, p. 2 1 7) . 6 Chef-lieu d' arrondissement des Pyrénées-Atlantiques, Bayonne possède u n port au confluent de l' Adour et de la Nive, à proximité de l ' océan. Les négociations entre Mazarin et don Antonio Alonzo Pimente], commencées en février ( 1 659), avaient déjà abouti à une suspension d ' armes signée le 8 mai 1 659. Ensuite, le 4 juin, on avait signé les articles d'un premier traité qu ' i l fallait maintenant ratifier. Pour cela, Mazarin quitta Paris, le 24 juin 1 659, et se rendit à Bayonne : cf. A.S.T.. Corte, Lettere Duchi e Sovrani, m. 69, fasc. « 1 659. Lettere orig1' della duchessa di Savoia e del Ministro al presidente Chamosset ». lett. 1 0/2 du 9 juillet 1 659. La cour de Turin s'empressa d'envoyer son représentant à Bayonne et de rechercher d' autres appuis possibles. Le 6 juillet 1 659, la duchesse de Savoie écrivait au maréchal de Villeroy : « Mons' le Mareschal mon cousin. J'ay appris avec joye que vous estes allé avec M' le cardinal Mazarin à Bayone et que vous vous trouverés à cette memorable entreveüe qui doit decider le [sic] principaux interestz de la Chrestienneté et, comme il s'y parlera en particulier de ceux qui regardent S.A.R. Mons' mon fils, j'ay bien voulu vous prier de Luy rendre tous les bons offices dont vous serés prié par le Presid[en]t de Charnosset, que sad[it]e A.R. a deputé pour intervenir à son nom à la signature du traitté . . . » (A.S.T., Corte, Casa Reale, Registri lettere di corte, m. 40, fasc. Registre 11° 15. Demande requeste ou priere. Me.1/é 1640.50.61.59.45.58 et 1662. ff 32v-33r). ' Etre en passe de + infin. signifie être en positionfavorable pour, dont la première attestation connue dans un texte date de 1 648 : cf. le Dictionnaire historique de Io languefrançaise, Le Robert. op. cit., t. II, p. 1 442, s. v. passer. Sur l 'origine de l 'expression, liée au billard ou au jeu de mail, cf. le Dictionaire universel de FURETIÈRE, op. cil., t. II, p. 245, s. I'. passe. ' À la même époque. en juillet 1 659. le président du Sénat de Savoie François-Bertrand de Chamosset se trouvait à Paris et écrivait, à propos de Madame de Saint-Martin : « Madame de S' Martin n ' a pas eu peu de contentement de l'honneur que luy fait V.R.A., mais elle temoigne un grand desplaisir de ce que l'on voit avancer le mariage du Roy. Elle en doute encore et ne voudrait point que celuy de M"" la princesse Marguerite avec Monsieur le duc