La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 1 6 Corre.1po11donce d 'A. Boillv - 1659- 1 663 de la Reyne14, on luy dit que le Roy son frere" a declaré que s i cet aisné meurt16, il donnera sa seconde fille17 au duc d ' Anjou. Les Politiques 1 8 font de belles reflexions sur cette grande bonté que le Roy d ' Espagne temoigne avoir pour l a France, ne sçachant point depui s q uand / [f° 2r] l ' etoi le d' Espagne est devenue française. M' le Sur-Intendant19 ne sera ici de six semaines20• Je ne crois pas le pouvo ir 1 658, mourut ] 'année suivante. On comprend alors quel était l 'enjeu du mariage de l ' infante Marie-Thérèse en ce temps-là. Le problème de la succession espagnole trouva sa solution en 1 66 1 , lorsque la reine donna le jour à Charles fL le seul fils qui survécut à Philippe fV et qui monta sur le trône en 1 665 . I l mourut pourtant en 1 700. " Anne d'Autriche. " Phi lippe IV ( 1 605- 1 665) , roi d ' Espagne et du Portugal (de 1 62 1 à 1 640). Il se maria deux foi s : la prem ière avec Elisabeth de France, la seconde, en 1 649, avec Marie-Anne d'Autriche. E. CH A M O RR O , Felipe IV, Barcelona. Planeta, 1 998, « Los reyes de Espafia, 6 » ; R. A. STRADL!NG, Philip IVand the government ofSpain 1 62 J -1665, Cambridge, Cambridge University Press, l 988. "' À cette époque-là, l ' fnfante d 'Espagne avait un frère, Philippe-Prosper, qui, quoique malade, l ' excluait de toute succession ; ainsi, le mariage de Marie-Thérèse avec Louis XfV ne présentait-il plus, du côté français, tous les mêmes avantages qu'avant. Cependant, si un refus de la cour de Paris était arrivé, c'est l 'empereur Léopold qui aurait épousé la princesse espagnole, et cela aurait déterminé l' union des deux branches de la maison d' Autriche. et une menace pour la France à ne point négliger. 17 Marguerite-Thérèse ( l 65 1 - 1 673). En 1 666, elle devint la femme de son oncle, l'empereur Léopold l". Dans le testament que son père Philippe IV signa en 1 665, Marguerite-Thérèse fut déclarée légataire universelle de la Monarchie d ' Espagne. Le roi prévoyait ainsi de laisser tous les droits à l 'époux de sa fille et à leurs éventuels héritiers, si l 'infant Charles Il venait à mourir. " On définissait un « politique » l ' homme qui connaissait l ' art de gouverner, ou qui en jugeait en suivant les événements de près. Cf. le Dictionaire Universel . . . de FURETIÈRE, op. cil., t. Il, p. 305, s.v. politique. 19 Nicolas Foucquet ( 1 6 1 5- 1 680), vicomte de Melun et de Vaux, marquis de Belle-lsle-en Mer, ancien maître des requêtes et intendant. En 1 650, i l devint procureur général au Parlement de Paris ; il y joignit (8 et 1 0 février 1 653) un t itre de ministre d ' É tat et la commission de surintendant des finances, d' abord en compagnie de Servient, puis seul à partir de février 1 659. À la mort du cardinal Mazarin, i l sembla près d'atteindre l a toute puissance, mais il fut supplanté presque aussitôt par le crédit de 1.-B. Colbert : il fut ainsi obl igé, en août 1 66 1 , de vendre sa charge de procureur général. Totalement disgracié, il fut emprisonné le 5 septembre 1 66 1 . Cf. 1.-CH. PE T I T F IL S , Fouquet, [Paris], Perrin, 1 998. Vivement attaqué par un mémoire détaillé montrant ses irrégularités d'administration, Nicolas Foucquet dut se rendre, en octobre 1 659, à Bordeaux, puis à Saint-Jean-de-Luz, pour rendre compte de ces accusations auprès de Mazarin . Comme les revenus du roi ne suffisaient pas aux dépenses nécessaires pour l'année suivante, Mazarin et le surintendant adoptèrent des mesures financières dissimulant à peine la banqueroute. Au début novembre 1 659, Foucquet était à Toulouse, avec le roi , puis il s ' achemina vers Paris, où B ailly
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