La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Gazette 47l 1 1 7 attendre; car venant au bout de ce temps là, il me faudrait demeurer ici plus de quinze jours, pour traiter l ' affaire' que V.A.R. sçait21 , et cela irait trop loin . Il m' a pourtant escrit par le dernier ordinaire qu' i l souhaitait de me voir devant mon depart. Madame de Saint Martin22 est malade. Elle supplie tres humblem[en]t V.A.R. de l' excuser si elle ne se donne pas !' honeur de luy escrire. Son mal est / [f° 2v] pourtant plus dans son esprit que dans son corps. Le mariage d' Espagne la fait mourir, outre l ' affliction que luy donne le depart de M' son mari, qui est allé par la poste par ce mauvais temps à la Cour2\ pour l' agrêment de sa charge d'intendant de la maison de l a Reyne future, pour l aquelle il a paié argent contant cinquante deux mille escus. Si V.A.R. fai sait la grace à cette Dame de l uy envoier quelques paires de gans24 de Rome, mais des fins, elle l ' obligerait extremement. Je demande tousjours, Madame, mais ce que je luy demanderei toute ma vie, l'attendait. Cf. CHÉRUEL, Lettres du cardinal Mazarin . . . . op. cit., t. IX, p. 344 note 1 et lettre CCXXIII, p. 405. 20 L'utilisation de « de » marquant un rapport de temps dans le sens de « avant » était encore vivante au XVII' siècle. Furetière atteste l'exemple « vous ne me verrez de trois mois » : FuRETIÈRE, Dictionaire universel . . . , op. cit., t. I , p. 399, s.v. de. 21 On fait toujours allusion à l' affaire concernant la dot de la marquise de Cavour (cf. lettres 470-482). Finalement, elle avait reçu 6000 d ucatons, par lettres patentes du 1 0 septembre 1 659, en sus de 9000 ducatons en tant que don particulier de Madame Royale (CLARETTA, Storia del regno e dei tempi di Carlo Enwn uele JI . . . , op. cit. . t. II, p. 20). Mais, puisque Foucquet s'était engagé à contribuer richement à cette dot. Bailly fut envoyé à Paris pour lui faire tenir sa promesse. Même après le mariage de la marquise de Cavour, d'ailleurs, Charles-Emmanuel continua à signer des patentes concédant à sa maîtresse d'antan des sommes d' argent (cf. ibid. p. 20). 22 Sur l e personnage, cf. la lettre 462, note 4. " Vraisemblablement, M. de Saint-Martin ne rentra à Paris qu'au début janvier 1 660. Cf. la lettre que Madame Germain de Saint-Martin envoya à M. R., le 9 janvier 1 660 : « Par le retour de mon mary de la cour, où il a été jusques au depart qu'el le a fait de Toulouse [le 27 décembre 1 659], je n'aprens rien de plus essentiel . . . » (A.S.T., C o t t e, Lettere Particolari, S, m. 3 1 , fasc. cité). S ur M. de Saint-Martin , cf. la lettre 466, note 3. 24 Les gants étaient des présents fort appréciés par les dames de l ' époque. et les amies de Madame Royale ne faisaient pas exception. Souvent, elles en faisaient cadeau à d' autres personnes pour bien les disposer envers les intérêts de la maison de Savoie. Il suffit de lire la lettre qu'en février 1 659 Madame de Brisacier adressa à Christine de France pour la remercier de « gans, pomades et essences » qu ' elle venait de recevoir et qu'elle « pri[tl occasion d'en offrir une partie à la persone qui [lui] sembl[ait], en l' acceptant, marquer son affection » pour la cour de Turin (A.S.T., Corte, Lettere Particolari, B, m. 1 2 1 , fasc. 1 1 « 1 659 a 1 666. Lettres écrites de Paris à M.R. par M''" de Brisacier », lett. du 7 février 1 659).
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