La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 30 Correspondance d 'A. Bailly - 1659-1 663 hardimentJ de ce futur bonheur5. Les niepces ont esté veincues, et elles revienent à Paris", avec beaucoup de chagrin . Le nepveu7 / [f0 l v] de M' l e Cardinal est plus heureux que leurs' sœurs, il retourne à la Cour fort satisfait de cet agreable commandement'. ' Selon Chéruel, ce fut Henriette de France qui proposa à Mazarin de marier ! ' une de ses nièces avec le roi son fils. Le marquis de Ruvigny fut envoyé en Angleterre justement pour vérifier la loyauté de Charles II envers la France ; cf. CHÉ R U E L , Histoire de France sous la ministère de Mazarin . . ., op. cil. , t. III, p. 23 l . " En juin 1 659, les « Mazarinettes » avaient dû quitter Paris. Madame de Venel, leur gouvernante, avait accompagné Marie, Hortense et Marie-Anne Manci n i d' abord à Fontainebleau, puis à Brouage, et ensuite à La Rochelle. Tout cela pour empêcher et faire cesser la liaison de Louis XIV et Marie Mancini. Rentrées à Paris, elles allèrent habiter « ne! palazzo dell' E[minenza] S[ua] là dove tutte le persane di conditione erano state a visitarle » (S OCI N ! , Successi del mondo, doc. cité, gazette du 1 9 février 1 660). 7 Philippe-Julien Mancini ( 1 64 1 - 1 707 ) , second fils de M ichel-Laurent Mancini, baron romain et beau-frère du cardinal Jules. Capitaine-lieutenant de la première compagnie des mousquetaires de la garde du Roi (fin janvier 1 657), gouverneur de La Rochelle et du pays d'Aunis (mars 1 66 1 - cf. Paris, BnF, ms. f. fr. 765 1 Journal des bienfaits du Roi, mention t'O 5v), duc de Nivernais (ou de Nevers) et de Donzois et pair de France ( 1 66 1 ; 1 676 aussi, mais les lettres patentes confirmatives ne furent pas enregistrées). Il fut aussi chevalier des ordres du Roi (déc. 1 66 1 ). En 1 670, il se maria avec Diane Gabrielle (de) Damas de Thianges. Cf. Ch. LEVANTAL, Ducs et pairs et Duchés-pairies laïques à l 'époque moderne - 1519-1 790. Dictionnaire prosographique, généalogique, chronologique, topographique et heuristique, Paris, Maisonneuve et Larose, 1 996, « Mémoires de France », p. 8 10-8 1 1 . ' Quelques mois auparavant, pendant le Carême, Phi lippe Mancini avait été réprimandé par son oncle à cause d'un festin outrageux auquel le jeune homme avait pris part. À cette « orgie de Roissy », organisée par Victor de Rochechouart, plus tard duc de Vivonne, participèrent également le comte de Guiche, l ' abbé Le Camus et Bussy-Rabutin. « . . . L'abbé Camus est eloigné de la cour pour avoir mené à la campagne, la semaine sainte, M" de Manchiny, Vivone, de Guiche et autres jeunes gens qui ont fait des i mpietés etranges » écrivait M"" Germain de Saint-Martin à M. R. « Sur l ' advis que 36 [Mazarin] en a heu, joint au peu de satisfaction qu'il avoit de son nepveu qui ne vouloit pas s' assujetir de faire sa cour à 3 1 [Louis XIV], i l a ce matin envoié le chevalier de Meré, enseigne de ses gardes, s'assurer de sa persone et l uy a doné ordre de le condui re à Brissac où le Gouverneur a ordre de l'enfermer dans la citadelle. 32 [la Reine] a dit à ses seurs, qui luy parloint en sa faveur, que c ' etoit pour son bien et pour aprendre aux libertins de se coriger pour eviter un tretement plus severe » (A.S.T., C011e, Lettere Particolari, G, m. 27, fasc. cité, lettre. du 2 mai 1 659). On transcrit cette lettre de Madame Germain de Saint-Martin moins parce qu'elle parle de ce scandale (qui est d ' ai l leurs relaté par nombre de contemporains) que parce qu'elle témoigne de la confiance et du commerce épistolaire existant entre cette dame et Bailly, étant donné que tous les deux utilisaient le même chiffrage secret. Dans une gazette anonyme, datée de Paris, le . . . [blanc] mai 1 659, on lit : « L'ordre qui avoit esté donné pour condui re M' de Manciny à Brisac a esté changé et il doit demeurer à Sedan » (Paris, BnF, mss. f. fr. 1 9485, f0 492r).