La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 2 Correspondance d'A. Bailly - 1659- 1 663 politiquement les Parlements : en 1 665 , i l les rebaptisa cours supérieures et non plus souveraines, titre qu' i l fal lut dès lors réserver à tout ce qui touchait à Dieu et au roi, et, en 1 673, i 1 imposa l 'enregistrement des an-êts avant toute remontrance. Pour surveiller les aristocrates et les chefs de grands lignages, i l se servit de la cour de Versailles, alors qu' il essaya de m ieux contrôler l a partie d u peuple l a plus turbulente à travers I' Hôpital général , établ i en 1 656. 15 Finalement la paix, mais avec des crises. La période de tranquillité entamée par la paix des Pyrénées vécut ses crises. En octobre 1 66 1 , ce fut l ' affai re diplomatique « Wattevi l le » qui fail l i t détruire léquilibre attei nt deux ans auparavant. L' ambassadeur de France Godefroy d ' Estrades, malgré son droit de préséance, fut contraint de céder Je pas devant l ' espagnol Wattevi lle (ou Vatteville) lors de la cérémonie de réception du nouvel ambassadeur de Suède à Londres!('. Offensé, Louis XIV exigea des témoignages de regret de la part de l ' Espagne, l aquelle, craignant un nouveau conflit, céda : le 24 mars 1 662, dans le Grand Cabinet du Louvre, le comte de Fuentes présenta formellement les excuses de son souverain 11• La France avait gagné. L'année suivante, le 20 août 1 662, à Rome, un garde du pape insulta des hommes de l ' escorte du duc de Créquy (ou Créqui), ambassadeur de France dans la ville sainte. Cela déclencha « l ' affaire Créquy » qui, loin d'être une petite anicroche diplomatique, fut une terrible 18 affaire, qui choqua les 15 À propos de l ' absolutisme de Louis XIV, un courtisan du roi venu d' Italie écrivait : « [Le roi ] a détruit les chefs et les partis, aboli l' usage de toutes les recommandations ; les moindres charges de la Cour et du royaume sont réservées à sa disposition. Enfin, il n ' y a pas d'intermédiaires : si on veut quelque chose, i l faut s'adresser à lui et non à d'autres ». J .-B. PRIMI V1sc0Nn. Ménwires sur la cour de Louis XIV. 1 673-1 681. introduction et notes de J.-F. Solnon, Paris, Perrin, 1988, p. 28. "'Sur cet incident concernant le comte d'Estrades à Londres. cf. les Mémoires deMadame deMotteville . . . . nouv. éd. d' après le manuscrit de Conrart. avec une annotation. extraits de Montglat, Omer Talon , . . . des éclaircissements et un index, par M. F. Riaux ; et une notice sur M"" de Mottevi l le par M. Sainte-Beuve. . . . Paris, Charpentier, 1 855. 4 vol., t. IV, p. 296- 30 1 et ceux de SAINT-SIMON, éd. de Bo1sL1SLE, cit., t. III, p. 240-242. "Quelques années plus tard. le Roi Soleil écrivit encore dans ses Mémoires, à propos de cette circonstance : « C'est une espèce d'hommage [ . . . ] de roi à roi, de couronne à couronne qui ne laisse plus douter à nos ennemis même que la nôtre ne soit la première de la chrétienté » (cit. tirées de l'ouvrage L 'état classique. Regards sur la pensée politique de lu Fronce dans le second XVI/' siècle. textes réunis par H . Méchoulan et J. Cornette. Paris. Librairie Philosophique J. Vrin, 1 996, « H istoire des idées et des doctrines », p. 44 1 -442) . " R. DE CHANTELAUZE, Le Cardinal de Retz et ses missions diplomatiques à Rome. Paris.
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