La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 46 Correspondance d 'A. Baillv - 1659- 1 663 On escrit de Mompelier1 que la saison n ' y est pas moins rude et que si le Roy n ' en fût bien tost sorti, on y seroit mort de faim à cause des glaces, et des neiges qui empechoient les voitures, et le port des denrées6. M' d' Alibert7 sort de ceans, et m' a chargé d' assurer Y.A.R. des respects presque religieux qu' il a pour les grandes bontés qu ' elle daigne avoir pour luy. Il ne cesse de celebrer par tout ses royales vertus ; en verité, Madame, il est tout à fait reconoissant, et home d' honeur. Madame de S [ain]t-Martin par une constance qui tient du prodige a mis le portrait en grand de Madame la pr[incesse] Marg[uerite] dans une grande corniche dorée, au milieu de sa chambre, sur une pante de tapisseire de toile d' argent, et une d'or au dessus, disant à tout le grand monde qui la voit, que' c ' est là sa Reyne, et qu ' elle n ' en auraj amais point d ' autre. M' Ferraris, et Nicolas8 l ' ont veu. Et l ' on a beau luy representer que si ce bonheur venoit ' Le 7 janvier 1 660, Mazarin, qui venait de quitter Toulouse, se trouvait certainement à Montpellier, qu'il quitta aussitôt pour Nîmes : cf. la Correspondance du cardinal Mazarin . . . recueillie par CHÉRUEL, op. cit., t. IX, p. 904 (le 7 janvier 1 660, il envoie des lettres de Montpellier ; le 9 de Nîmes). La cour revint à Montpellier en avril 1 660, après avoir séjourné en Avignon. 0 D'après une lettre que le Cardinal envoya à l ' ambassadeur de Venise, Giovanni Battista Nani, le 2 janvier 1 660, le roi arriva à Montpellier lundi 5 janvier, mais pour en sortir aussitôt, à la suite de programmes déjà établis, et non pas (ou pas seulement) à cause du froid et du manque de ravitaillement : « Il re sarà lunedi sera in Mompellieri ed io mi vi troverà nello stesso tempo prontissimo a ricevere i suoi favori ; ma corne Sua Maestà non vi si fermerà punto, e continuerà il suo viaggio fino ad Arles, ove farà i l suo soggiorno per alcuni giorni, vi consiglio . . . » (Relaz.ioni di Ambasciatori veneti al Sena/a . . . a cura di L. Firpo, vol. VII - Francia ( 1659-1 792), op. cil. , lettre II, datée de Béziers, le 2 janvier 1 660, p. 33-34). 1 À propos de ce personnage, cf. la gazette 477, note 1 8 . ' On n ' a pas d'éléments suffisants pour identifier c e personnage avec certitude. I l pourrait toutefois s'agir du secrétaire ducal Honorato Nicola, dont on a retrouvé le nom dans une lettre patente datée du 3 1 jui llet 1 662. Dans ce document, on signale « la sua buona e assidua servitù » ( A.S.T., Camerale Piemonte, Patenti Con1rollo Finanze. regislre 14 1 , année 1 662 « Reg0 4° . . . », déjà cité, f0 236v). L' identification avec un certain comte Nicolis, dont on retrouve parfois le nom dans les correspondances de l 'époque et qui semblait lié au comte de Soissons serait moins satisfaisante. Cf., par exemple, la lettre écrite par le marquis Ghiron FrancescoVilla et datée de Paris le 1 7 décembre l 660 (A.S.T., Corte, Le/lere ministri-Francia, m. 70, fasc. cité, lett. 22/5). On signale l ' existence aussi de Gioani Nicolis (ou Nicolys), conseiller d' É tat et général des Finances de Savoie ( 1 626), puis auditeur à la Chambre des Comptes de Piémont, qui pourtant ne serait pas le même personnage. Cf. le « Memoriale alli molto i l l ustrissimi Signori Presidente Nomis [Cesare] et Auditor Nicolis per li conti delli sussidi ecclesiastici dal a11110 1 592 sino tutto 1 608 », A.S.T., Camerale Piemonte. ar1icolo 708, § 1, vol. IV, bifeuillet liminaire ; A.S.T., Corte, Lettere Ministri-Francia, m. 69, fasc. « 1 659. Lettere orig" della Duchessa di Savoia e del