La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 484 1 55 l ivres, ces Princesses 1 1 auront chacune au moins cent mille francs de rente, outre le dot que le Roy est obligé de leur donner12 en retirant, ou reunissant jointe à tous ces autres mal'heurs ne seroient que trop fortz pour m'accabler de douleur, si je n' avois esperance dans la bonté que V.A.R. m'a tesmoignée » (A.S.T., Corte, Lettere Ministri-Francia, m. 70, cit., lett. 6/2, du 6 février 1 660). D'autres créanciers en moururent de chagrin : cf. la dernière note de cette lettre. Les ducs de Savoie eux-mêmes étaient des créanciers du défunt. Ils envoyèrent à Paris le marquis de Saint-Damien et son frère, tout d' abord pour présenter leurs condoléances à la duchesse d'Orléans, mais aussi pour obtenir Je remboursement d'un prêt important fait au feu duc Gaston (cf. Ibidem, lett. 1 /5, du 20 mars J 660 ; cf. aussi A.S.T., Corte, Neguz.iazioni colla Corte di Francia, fasc. 9 « lstruzione al M" di S' Damiano spedito per condolersi i n nome delle SS.AA.RR . colla sig'" duchessa d'Orleans per la morte del Duca suo marito con quai ocasione esso Marchese é anche i ncaricato di sollecitare il pagamento di alcuni crecliti di M.R. Christina verso la Corona di Francia corne pure la provista de' Sali di Pecaix per la Savoia seconda la permissione avutane da] Re. 3 marzo 1 660 » ). 1 1 Allusion à Anne-Marie-Louise d'Orléans, dite la « Grande Mademoiselle » ; à Marguerite Louise, dite Mademoiselle d'Orléans (cf. note 8 ci-dessus) ; à Elisabeth d'Orléans, dite Mademoiselle cl' Alençon, qui se maria avec Louis-Joseph de Lorraine, duc de Guise ; et à Françoise-Madeleine, dite Mademoiselle de Valois, future épouse de Charles-Emmanuel II de Savoie. 12 Louis XIV voulut bien honorer la mémoire de son oncle : « Le Roy a declaré hautement qu' il voulait servir de Pere à nos Princesses - écrivait encore M' d' Alibert à Turin - et la premiere marque qu' il en a donnée aprés avoir accordé . . . toutes les demandes de feu Monseigneur, i l a commis Monsieur le Premier President pour estre Tuteur des Princesses avec Madame, et luy a ordonné de faire un esta! fort exact de tout ce qui est cleub, et de l 'envoyer à la cour afin que la succession en soit deschargée . . . Sur ce fondement, l'on peut avec toute sorte de raison et de justice estre persuadé que Mesdemoiselles auront tout ce que feu Monseigneur a laissé, qui consiste en p lusieurs choses. l . sçavoir, au Palais de Luxembourg, avec toutes ses depenclances dont l ' on aura, quand l ' on voudra, quinze cens mil livres. 2. à cent dix mil l ivres de rente sur les selz de Brouage. 3. cent mil livres de rente sur les gabelles de Languedoc. 4. le Duché d'A lençon, qui est affermé cinquante mi l l ivres de rente et dont l ' on aura trois milions de livres. 5. outre tout cela, Madame a encores son doüaire de quarante mil livres de rente à prendre sur Montargi s accepté par le Roy, verifié a u Parlement et à la Chambre des Comptes, lequel doüaire est propre aux Princesses, et par consequent il n ' est pas reversible à la couronne. Les mal'heurs arrivez à la Maison de Lorraine empescherent Madame de toucher les douze cens mil livres dont Madame fut dottée par Monsieur de Lorraine: elle doit legitimement pretendre que cette somme luy sera payée puisque Monsieur son frere va estre restably dans ses Estats et que le s [udit] Seigneur Duc ne pourra se dispenser de payer, parce qu' i l n ' est pas seulement debiteur de Madame, mais des Princesses cousines germaines du Roy. Je ne parle point de la pension que Sa Ma"' donne à Madame et aux Princesses qui se monte à trois cens cinquante deux mil livres qui sert pour l 'entretenement de leurs Maisons, non plus que de ce que Sa Ma'' leur donnera en les mariant et des meubles qu'elles pourront avoir aprés le deces de Madame et des pierreries. » (A.S.T., Lettere Ministri-Francia, m. 70, fasc. cit., lett. du 1 9 mars 1 660).
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