La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Gazette 488 A.S .T. , Corte, Lettere Vescovi Aosta, m. 20, n. 1 1 Destinataire : Lieu et date d 'envoi : Autres mentions : Support : Madame Royale Aoste, 3 août 1 660 (f0 4v) Evesque d ' Aouste". 3 Aoust 1 660. 27. 2 bifeuillets ; f0 4v blanc D' Aoste ce 3. Aoust 1 660. 1 63 Le commandement que V.A . R . a fai t à M ' Sansoz 1 de m ' as sûrer de l a veritable continuation de ses royales bontés, e t dont il s ' est s i dignement acquité, a rempli mon ame de tant de joye, et de ressentiment2 que je ne sçaurois, sans me faire une violence mortelle, differer un moment de luy en rendre de tres humbles graces, et de luy renoveler les protestations de mes ancienes, et tres respectueuses soumi s sions. Je n ' attendais pas moins de vostre bon naturel, Madame, et quand j' aurois esté assés mal ' heureux pour meriter vostre indignation, ce qui ne sera j amais\ j ' auroi s neantmoins tousjours esperé le retour de vostre bonté; car enfin, Madame, ce n' est point du tout vostre talent d ' exercer des rigueurs, et lorsqu' i l semble que vous en faites paroistre, c ' est une sainte adresse de vostre incomparable esprit qui essaie de r' amener à leur devoir par l a creinte, et par ces ingenieuses severités, ceux que vos graces, et vos bienfaits n'y ont pû retenir. C' est ainsi que Dieu en use, Madame, et mesme un Saint Pere a osé dire qu ' i l avoit fait ! ' Enfer par un mouvement de bonté, e t que n ' ayant pû obliger les homes ingrats à l ' aimer, et à le servir par l a profusion de ses biens, il avoit crû les y pouvoir engager par la peur de ses effroiables supplices. Tant y a, Madame, que l ' entiere confiance que je prens à ses paroles toutes royales, ouvrant mon coeur, et ma bouche, que mi l le faux bruits de ma pretendue disgrace" avaient un peud / [f' 1 v] fermé, je vais reprendre, s ' i l luy plaist, avec mon premier calme, l a l i berté de l uy escrire plus souvent que je n ' ay fait, et 1' advertir fidelement de tout ce que je croirei en conscience estre de son service, et de sa satisfaction. ' Jean-Claude Sansoz ; cf. lettre 460, note 24. 2 C'est-à-dire d'un sentiment de reconnaissance.
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