La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 491 1 79 le ttre qu'elle a daigné prendre la peine de m ' escrire, et qui a entierement dis sipé mes creintes, et mes peines. En verité, Madame, mon pauvre esprit avoit bien besoin de ce puissant secours, et je ne l ' oublierei jamais. Je pris la hardiesse, il y a quelques quinze jours, de recommander à V.A.R. deux mal-heureux2, et à present j e la supplie tres-humblem[en]t de me permettre de luy demander sa royale protection pour deux autres. Madame la marq[uise] de Cav[our]1 est la premiere. Elle m ' a fait rendre une lettre de sa part, où j' ay veu avec compassion la triste image de sa misere. Elle souhaiterait que V.A.R. luy fit la grace d ' ordoner que le bien que vous luy avez donné, fût separé d ' avec celuy de son prodigue epoux\ esperant pouvoir se maintenir des revenus, ou i nterests qu' elle en retirerait. Elle conj ure toute la bonté de V.A.R. d' exaucer sa tres humble priere, et de lier par son pouvoir une prodigalité infinie qui la ruinera, et la rendra tout à fait miserable, si on ne l ' arrete promptement. Son epoux me vint voir, de Front°, comme V.A.R. sçait. Je luy fis six jours durant la meilleure chere que je pûs. Et pour Je r' envoier, il fallut que je luy prestasse, tout pauvre que je suis, de l ' argent'. Je ne dis pas ceci, Madame, par reprochec1, mais pour luy marquer Duché. L'autre faillit recevoir un canonicat à Aoste, en 1 658. Cf. la lettre que l 'évêque d'Aoste, Mgr Philibert Milliet, écrivit au duc, d' Aoste, le 5 avril 1 658 : « R. A. È stato supposto a Madarnigella Bote] che io non habbi procurato a suo figliuolo un Canonicato vacato per l a morte di Monsieur Ferin, in questa Cattedrale d'Agosta; io non mancai d'impegnarmi appresso a Canonici da qualli dependea l 'elettione perché concorressero nella sua persona . . . È perà vero che, temendo Monsieur Bote! non poterlo ottenere, i n concorrenza d'altri soggetti molto riguardevoli per meriti di virtù, e d i dottrina, non colse sui ptincipio entrar in pretenzione, e quando mi fece istanza di raccomandarlo, già havevano i Canonici stabilito nella persona di Monsieur Bufflà » (A.S.T., Corte, Lettere Vescovi - Aosta, m. 20, fasc. « 1 656 i n 1 658. Lettere scritte da Roma e da Aosta al Duca da Filiberto M illiet Vescovo di Aosta » ) . Outre le couvent d e Sainte-Catherine, l 'autre monastère féminin d' Aoste était celui d e l a Visitation. Fondé e n 1 63 1 , c e monastère exi sta pendant cent soixante-deux ans, dont u n certain nombre passés dans un état d e pauvreté extrême ; pendant près d e quarante ans, les visitandines se trouvèrent dans une telle pauvreté qu'on appelait leur maison « l 'étable de Bethléem » et que « plusieurs . . . sœurs rnarchoient pieds nus et même sans souliers » (cit. tirées d' ALBIN!, Mémoire historique sur Philiberl-Albert Bailly, op. cit., p. 7 1 ). Au mois de juil let 1 660, la nièce de B ai lly, Jeanne-Marguerite Bailly, professe au monastère de la Visitation d'Annecy, se transféra chez les visitandines d'Aoste, en témoignage de l'estime et de l 'attachement que l' évêque avait pour cet ordre religieux (cf. ALBIN!, ibid.). ' Les deux malheureux que Mgr Bailly venait de recommander à la duchesse Christine étaient le syndic Jean Camos et André-Sulpice Savin : cf. la gazette 488, notes 1 6 et 1 9. 3 Jeanne de Trécesson. Cf. la gazette 476, note 1 . 4 Giovanni Maurizio Pompilio Benso (ou Bense) de Cavour. Cf. la lettre 480, note 4. ' Il s ' agit de la ville de Front. en province de Turin, dans le Canavese.

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