La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 80 Correspondance d 'A. Bail!_, . - 1659- 1663 sa mauvaise conduitte, et les raisons qu' a cette pauvre Dame de demander cette separation / [f° 1 v] de biens6• Le Pere Gramogin7, rel igfieu]x profés du Couvent de Saint François de cette ville8, est le second. Il est de Bourgogne, et il a peu de semblables dans son ordre, en science, en zele, en eloquence, et en fideli té envers V.A.R .. Il presche egalement bien en italien, et en françois. Il a presché un caresme en i talien dans le monastere de S [ain] t François de Thurin9, trois en françois dans ma cathedrale d 'Aoste, " On ne connaît pas trop bien la prodigalité du marquis de Cavour. On sait pourtant qu'en 1 660. i l lui fallut donner à sa mère des propriétés pour une valeur correspondant à sa dot ; après cela, la vieille dame se retira dans un monastère. Ensuite, le marquis Benso dut fournir une dot de 8.500 ducatons à sa sœur, Marie-Catherine, et pour cela, il aliéna des fermes et d' autres propriétés. Cf. ANGius. Su/lefamiglie nohili della monarchia di Savoia, op. cit. , t. IV, I '" partie, p. 737. L' allusion aux problèmes financiers du marquis revient également dans un acte du 7 février 1 663, par lequel celui-ci renonça à son fief et au droit de primogéniture en faveur de son frère cadet. Dans ce document, on fait référence à la « difficoltà della riscossione delle pratiche dovute dalle comunità », au « poco valore de' beni stabil i » , aux « liti , mosse da alcuni comuni », ainsi qu' aux « spese considerevoli. che gli era occorso di fore in occasione del suo matrimonio ». D'une façon euphémique, Angius ajoute : « giunto qualche accidente tra esso marchese e la signora marchesa sua moglie, [eglil . . . fu costretto a chiedere la separazione del loro bene » (ibidem) . Lorsque Jeanne de Trécesson fut contrôlée par le fisc, le marquis son mari fut condamné à vie. par sentence du 2 1 juin 1 666. Seule la clémence du duc lui permit de commuer sa peine en exi l perpétuel. alors que la marquise dut quitter le Piémont. Elle s'en alla donc à Paris, où elle décéda en 1 677 (cf. ibidem). Cf. aussi MANNO, Il Patriziato suhalpino, op. cit. , vol. II, p. 243. 7 Il s'agit d'Antoine Gramogin. Sur le personnage. lire la suite de la lettre et les notes (en particulier la n. 1 4). Cf. aussi la lettre 496, note 9. ' Le couvent de Saint-François à Aoste, c'est-à-dire le couvent des Cordeliers. était l ' un des plus anciens de cet ordre (établi probablement en 1 224, quoique d'autres dates aient été avancées). Durant plus de quatre cent c inquante ans, jusqu'en 1 836. leur maison fut sise là où aujourd'hui il y a place Charles-Albert. Ce couvent fut le centre de toute la vie politique et administrative de la Vallée d'Aoste pendant plus de quatre siècles : toutes les séances administratives ou assemblées politiques se tinrent dans ses locaux. Le Conseil des commis, par exemple, s ' y réunissait régulièrement. Alors que les Capucins m issionnaires, arrivés à Aoste en 1 6 1 8, étaient des prédicateurs, la branche franciscaine des Cordel iers était plutôt contemplative. Cf. A BB É HENRY, Histoire populaire, religieuse et civile de la Vallée d 'Aoste, op. cit., p . 1 67-68 ; DE TILLIER. Historique . . . , op. cit .. p. 1 4- 1 48. Pour plus cl' informations sur la présence de cet ordre en Vallée d'Aoste et sur leur couvent, cf. PÈRE FÉLIX, Les Enfants de Saint-François au Val d 'Aoste. Les Cordeliers, Aoste, Imprimerie Marguerettaz. l 957 ; IDEM, Petite histoire franciscaine de la Vallée d 'Aoste, i n La Valle d'Aosta. Relazioni e comunicazioni presentate al XXXI Congresso Storico Suhalpino di Aosta . . . , op. cit., t. I, p. 425-436 ; M. COSTA, La bibliothèque du couvent Saint-François d'Aoste, « Lo Flambô - Le Flambeau », 30'"" année. n° 1 05, printemps 1 983, p. 29-55. 9 Sur l ' introduction des Franciscains dans le P iémont, cf. G . MAZZETTO, 1 primordi
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