La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 49 1 1 83 et ayant aprés esté plei nement i n formée de son i nnocence, et de l a pers ecution, e l l e escrivit à ce mesme General qu'elle avoit esté surprise, et qu ' el le consentoit qu ' i l demeurat dans ce couvent, et le prioit de l ' en con stituer gardien, ce qu' i l fit; ainsi i l est sa creature, et tres utile. Le Provincial a fait sa visite ici, il y a trois ou quatre mois; le Gardien fit auprés de luy tous ses efforts pour faire eloigner ce bon Pere, et ne l ' ayant pû obtenir, i l a emploié / [f0 2v] des puissances dont il s ' est rendu esclave, pour avoir par des voyes extraordinaires, ce qu ' i l n ' a pu an-acher par les communes15• Quand V.A.R. fût ici 16, ce Pere luy presenta des vers, et à S .A . R . , dont je luy envoie quelques copies. Elle l uy fit l ' honeur de les estimer, et de le traiter avec beaucoup de bonté. Il espere, Madame, que V.A.R. la luy continuera dans sa persecution, qu'elle fera, s ' i l luy plaist, une seconde l ettre à son General au moins de suspendre l ' ordre qu'il a donnéj usques à nouvel advis, et que V.A.R. soit bien informée de la chose. Cependant, Madame, je me rends caution de ce Pere, et en repons à Y.A.R. . Je n ' ose pas luy dire tout; on luy veut mal parcequ' i l s ' occupe à prescher', à confesser, et qu' il n ' a point voulu jamais dependre� que de Dieu, de ses" Sup [érieu]rs1, et de V.A.R. . Elle poun-a, Madame, s i elle l e trouve à propos, l ' appeller en Piemont, et son Gardien, les ouir, ou faire ouir par ceux qu' elle daignera deputer, et faire de ce Père : « D' autre costé j ' ay remarqué non sans quelque aprehension le l ibre comerce qui se praticque des Cordeliers de cette Citté avec ceux du convent de Milan, mesme du Pere Grantmongin. Bourguignon Superieur, qui n ' a encores voullu admettre parmy ses Religieux sinon deux Bourguignons, à l'exclusion des patriotes, et lequel, d'ordre de Y.R.A., a absenté cy devant ce pays. quoy que depuis elle se soit daignée l'y r'appeler. Touchant quoy, je suplié [sic] Y.A.R. m' imposer la reigle que je pourray mieux observer selon ses R''' volontés. d'autant mesme que le d[i]t P. Grantmongin s' acheminant pour Milan prend langue dans Turin, par où il passe ordinairem' » (ibid., lettre du J 2 juillet 1 652). '-' La lettre du vice-bailli Carron de La Tour, datée d' Aoste, le 2 1 mai 1 664, contient à son intérieur deux autres documents fort intéressants : à savoir. la «Copia di l[ette]ra di M.R. diretta al p[acl]re G [ene]rale de MinloriJ Conv[entuajl i di S. Fran'" ( . . . ) Torino li 10 Marzo 1 660» et la «Copia di l [ette ]ra del molto Rev"" P'' Provin''. Lod[ovi]co de Cantu, clirettiva al Revd" Guard"" del Convento di Agosta», datée cl'lvrée, le 22 juillet 1 662. Cf. A.ST. Co11e. Letrere di Particolari, T, n. 2 1 , fasc. cité. '" Mgr Bailly fait sans doute allusion à la dernière visite ducale. qui eut lieu en 1 656. Cf.. entre autres, A.ST, Corte, Cité et Duché d 'Aos1e, paquet 5. fasc. 1 7 « 1 656 1 8: juillet. Copie d'acte de serment prêté par Charles-Emmanuel Il pour l 'observation des privilèges du Duché cl'Aoste ». Quand une visite ducale était décidée au Duché d' Aoste, les commis en recevaient l'avis quatre mois à l 'avance. Normalement, le duc aiTivait à travers le col du Petit Saint-Bernard, accueilli solennellement par ses vassaux. Puis, après une étape àMorgex, chez les familles nobles de 1' Archet ou de Rubilli. il recevait l'hommage général dans la plaine de la San-e. À l'entrée de la ville cl'Aoste ou à la porte de Saint-Genis, se groupaient l'évêque, les prévôts, les archidiacres et le prieur de la Collégiale de Saint-Ours. Dans la Cathédrale,
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