La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

1 86 Correspondance d 'A. Baillv - 1659- 1663 Lettre 493 A.S .T., Corte, Lettere Vescovi Aosta, m. 20, n. 1 1 3 Destinataire : Lieu et date d 'envoi : Autres mentions : Support : Madame Royale Aoste, 24 août 1 660 (f0 2v) Evesque d' Aouste. 24. Aoust 1 660. l bifeuillet D' Aoste ce 24. Aoust 1 660 Les deputés de cette v ille ont escrit à leurs concitoyens que Y.A.R. les a receus, et traités avec des bontés infinies 1 , et ceux c i ont publié ces graces si hautement, et si di l igemment qu ' on n' entend par tout le pays que des acclamations de joye, et des voeux pour leur divine souveraine. Y.A.R., Madame, fait tousjours toutes choses à propos, mais il faut confesser qu ' elle a fait celle-ci avec un admirable conduite, et assûrement, Madame, il est de son service de se conserver les coeurs de ces peuples assés delicats, par ces petites, et charmantes protections que son infinie prudence leur sçait rendre en j ustice, et sans blesser tant soit peu l ' autorité supreme. Devant la relation que les deputés ont faite des royales faveurs dont Y.A.R. a daigné les honorer, toute la Provi nce estait ensevelie dans le profond de la douleur, et abysmée dans une excessive tristesse. Le tiers estat ou artisans, epouvantés par le Yib [ aillif] , s ' estoient separés du corps de la noblesse, et de celuy des praticiens, et je vis l ' heure, Madame, qu ' on allait à grands pas à quelque dangereuse faction. On disait publiquement que puisqu'on voulait aster leurs privi leges, et leur peu de biens par les proscriptions, / [ f0 1 v] c'estait leur oster la volonté, et les moiens de faire à l ' avenir des donatifs au moins considerables. Mais à present, Madame, que Y.A.R. a eu la bonté de caresser et d' assûrer leurs envoiés de sa royale protection, tous les corps, Dieu merci, se r' eunissent, et ce n' est plus que joye, qu' offres de donner tout, et vie, et biens au moindre ordre qui leur sera signiffié, et que des vivats pour Y. A.R.. Je fais une tres humble supp l ication à Y.A.R. de considerer, s'il luy p laist, que souvent la passion, ou l ' interest des officiers \leur/ fait escrire contre vos sujets. Et si je ne creignois d ' abuser de sa patience, je ferai voir plus clair ' L"allusion à ce voyage des députés valdôtains en Piémont revient déjà dans la lettre 492.

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