La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 495 1 9 1 Je Vibaillif qui certe a bien besoin de secours", sur tout à present que le Senat de Savoye a fait sequestrer ses revenus de Savoye5• Outre que V.A.R. ayant promis dêpuis long temps à Madame la Vibai llifve6 un present, cette grace pourroit satisfaire au moins en partie. Ils partiront tous deux aprés demain pour / [f° 2v] Thurin, et par consequent pour la cour où ils auront l ' honeur, et la j oye de voir leur Souveraine. J ' en parle, Madame, presque avec jalousie, et i l n ' y a pas assés de chaisnes pour m' attacher et m' empescher d' aller prendre ma part de leurs contentements, si V.A.R. me fait la grace de me le permettre. Je ne serei point importun. Je luy ferei la reverence, si elle daigne me le permettre7, je serei un moment à ses pieds, et aprés cette haute satisfaction, j e reprendrei le chemin de mon Diocese. Oh ! Madame, quand je compare le temps passé au present. Il n ' y a remede. J e suis, e t serei e n toutes sortes d e temps, Madame, de V.A.R. l e tres humble, tres obeissant sujet et serviteur. Albert E. d' Aoste D' Aoste ce 29. Aoust / [f° 3r] Le porteur de cette lettre recourt à la clemence de V.A.R . pour obtenir une grace. La partie est miserable, et ne peut rien donner. Elle est pourtant digne de sa pitié, et de sa misericorde. ' Le mot « evesque » a même été surligné. " Sic. ' Des problèmes financiers affligeaient Carron de la Tour depuis longtemps. En 1 659, par exemple, il écrivait ainsi à la duchesse Christine : « Supplico Y.A.R. di perdonar la l ibertà de m iei sensi panicolari, e ch'io le aggionga che tra le difficoltà ch' incontrano le due milla livre gratiatemi da Y.A.R. appresso l i SS'' finanzieri, le case mie vanna molto male, se la sua autorità non gli fa trovar luogo sui sale d 'Agosta d i quest'anno sui quale ha havuta la bontà d'assicurarlo di sua propria benignissima mana » (A.S.T., Cone, Lettere di Parricolari, C, m. 33, Carron de la Tour, cit., lettre datée du 8 avril 1 659). 5 C 'est dans la l ettre envoyée à Turin le 1 7 mai 1 660 que le v ice-bailli avouait sa préoccupation face aux menaces et aux dispositions prises par le Sénat de Savoye : « . . . et intanto .. i miei beni d i Savoia saranno sequestrati a nome di S.A.R. » (A.S.T., Cane, Lettere di Particolari, T, m. 2 1 , fasc. cité). ' Maria Paola Provana. Sur l e personnage, cf. la lettre 493, note 8. ' La duchesse de Savoie ne put refuser cette permission à son serviteur dévoué. Toutefois, malgré cette autorisation, le départ du prélat n ' eut l ieu qu'après le 20 octobre : cf. la lettre 496, note 1 .
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy NzY4MjI=