La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
1 92 Correspondonce d 'A. Bail/y - 1 659-1663 Lettre 496 A. S .T. , Corte, Lettere Vescovi Aosta, m. 20, n. 1 3 Destinataire : Lieu et date d 'envoi : Autres mentions : Support : Madame. Madame Royale Aoste, 1 9 septembre 1 660 (f° 2v) Evesque d' Aouste". 1 9. 7"'bre 1 660. 24. l bifeuillet Lorsque je me disposait de partir, et d' aller rendre mes tres humbles respects à V.A.R. en suitte de la permission qu ' il luy a plû m' en donner, j ' ay esté contreint avec un extreme deplaisi r de differer mon voyage1 , pour travailler à deux affaires assés considerables qui me sont survenues à mesme temps. Une femme de la Vallée de Valese m' ayant demandé une secrete audiance, je m' aperceus dans les discours qu'elle me tint, qu'elle \pouvoit/1' estre" sorciere2, et l ' ayant fait arreter par son Juge à qui j ' en fis escrire, elle a confessé qu ' i l y avoit quarante années qu' elle estoit marquée\ et qu ' elle avoit fai t homage au Di able. Elle a comis tant de maux qu 'on les peut 1 Mgr Bailly partit juste un mois après. Cf. la lettre que le marquis de Caselles envoya au marquis de Saint-Thomas. le 1 9 octobre 1 660 : « . . . Monsieur n[ot]re eveque part demain pour la Court. Je vous prie, Monsieur, de m'obliger de prandre [sic] un peu garde s ' il parlera de moy; non que je cregne rien. mais abondam[menlt [je] vous fais ceste priere » (A.S.T.. Corte, Lettere Particolari, R, m. 50. fasc. déjà cité des lettres de « Roncas. Pietro Filiberto . . . » ) . Au début novembre. Bailly se trouvait encore à Turin : cf. la lettre que Madame Royale envoya aux commi s le 3 nov. 1 660 : « L'Evesque d' Aouste nous a parlé des interestz de ce Duché. Nous l ' avons escoutté volontiers. et il pourra vous apprendre à son rettour la favorable disposition qu'il a treuvé en nous » (Aoste, A.H.R .. A 3 1 , document cité, ff l 85v- l 86r). Il dut pourtant reprendre bientôt son chemin, puisque sa signature revient dans le Registre du Pays à partir du 1 2 novembre (cf. ibidem, la minute du procès verbal au f" l 86r). ' Sur les cas de sorcellerie au XVII\ cf. les deux ouvrages de R. GREMMO . Magia e superstizione fra Biellese e Val d 'Aosta ne/ Seicento. Ivrea, Editris, 1 982. et Streghe e magia: episodi di opposi;:,ione re/igiosa popolare su/le A lpi del Seicento, Biella, ELE 1 994. Le Coutumier valdôtain ne prévoyait aucune pei ne pour les délits de sorcellerie. ' On disait proverbialement qu'un homme était marqué s' i l avait quelques marques au visage ou au corps qui le rendaient difforme. On utilisait la même expression, figurément. pour dire qu'un certain individu « [était] noté. & qu'il a[vaitl fait quelque faute qui a[vaitj éclaté ». Cf la l ''' édition du Dictionnaire de l 'Académie Française ( 1 694), version en l igne : http://colet.uchicago.edu/cgi-bin/dico l look.pl ?strippedhw=marqu%E9, p. 28. s. v. marqué.
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