La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 499 203 lignes, c' est de sçavoir si sa petite maitresse, Mademoiselle de Valois·\ ne pou rrai t point prendre dans le coeur de V.A . R . l a p l ace de Madc11c d ' Orleans5, et il adj ou to i t dan s sa l e ttre que Madame la d [uchesse] d' Orleans'' luy avoit dit que 36. [Mazarin] l ' avait comme forcée de donner sa parol le pour le P [rince] de F[lorence]7 deux jours p l ustost8 qu' elle n ' eut ' Françoise-Madeleine cl'Orléans, dite Mademoiselle de Valois ( 1 648- 1 664). À 1' époque, elle était fiancée « depui s fort long temps » avec le duc cl' Enghien (cf. la lettre de M. cl' Alibert à M.R., envoyée de Rome le 22 mars 1 66 1 : A.S.T., Corte, Lettere Ministri-Roma, m. 76, cit., lett. 30/2 ; cf. aussi S oc J N I , Successi del mondo, document cité, gazette datée de Turin, 1 6 décembre 1 660). Le 4 mars 1 663. toutefois. on célébra les noces entre Mademoiselle de Valois et Charles-Emmanuel II, que la jeune mariée rendit veuf le 1 4 janvier de l'année suivante. sans lui laisser de postérité. ; Marguerite-Loui se d' Orléans ( 1 645- 1 72 1 ) . l ' aînée des trois filles que Gaston d'Orléans eut de sa seconde femme, Marguerite de Lorraine. Amoureuse de son cousin Charles de Lorraine, Marguerite-Louise aurait bien voulu lépouser. mais Louis XIV et son mini stre en disposèrent autrement : le 1 9 avril 1 66 l , elle devint princesse de Toscane en épousant Cosimo Ill de' Medici (cf. la note 7 ci-dessous) . Pour la contraindre au mariage, le roi lui laissa une triste option : elle pouvait soit consentir à ses noces avec le prince i talien, soit se cloîtrer clans un monastère ! (cf. les Mémoriaux du Conseil de 1 66 1 . publiés par la Société de !'Histoire de France par J. de BorsuSLE, Paris. H. Laurens. 1 905- 1 907. 3 vol., t. l, p. 76, notation datée du 1 8 mars 1 66 1 ) . Le récit de leurs fiançailles et de leurs noces, célébrées par procuration au Louvre. a été fait, entre autres, par le baron de Sainte-Frique : cf. GRAIZZARO, Correspondance inédite du haron Henry de Baud de Sainte-Frique. 1653- 1661, op. cit. , gazette XCIV, datée de Paris, le 22 avril 1 66 1 . Cf. aussi les « Articles pour le mariage d'entre le duc de Toscane et la fille de M . le duc d' Orléans. février 1 66 1 » : Paris. BnF. ms. f. fr. 1 7337, f0 7 et suivants. En 1 675 . la duchesse de Toscane abandonna la cour italienne et rentra en France. oü elle décéda un demi-siècle après. Les négociations de ce mariage. purement politique, avaient été entamées en 1 658 par Mazari n ; il fut ensuite retardé jusqu'à la mort du duc d' Orléans pour des questions d' argent. ' Marguerite de Lorraine ( 1 6 1 3- 1 672). sœur cadette de Charles IV. duc de Lorraine. et seconde femme du duc Gaston d'Orléans. qu'elle avait épousé en 1 632. Cf. DE LA CHENAYE­ DESBOIS ET BADIER, Dictionnaire de la noblesse . . . , op. cit . . t. XII, col. 398. ' Cosimo HI de' Medici ( 1 642- 1 723 ) , fils de Ferdinand Il de' Medic i et de Vittoria della Rovere. En 1 670. il dev i nt grand duc de Toscane. Le 20 juin 1 66 1 , il se maria avec Marguerite Louise cl'Orleans, fille de Gaston cl'Orleans et de Marguerite de Lorraine. 8 Le 1 3 janvier 1 66 1 . les cieux Brienne. Le Tel l ier, Foucquet et M. Le Peletier (chef du Conseil et surintendant des affaires de la duchesse d' Orléans), furent chargés de conclure le contrat de mariage avec l'évêque de Bonsy, agent accrédité du duc de Toscane. Louis XIV consentit à fournir l 'argent, l'argenterie et l es habits pour les noces, quoiqu'il connût la répugnance de la jeune princesse à cette union. Les articles du mariage furent signés le 20 mars 1 66 1 , au lendemain de la visite cl' intimidation que Le Tellier rendit à la duchesse d' Orléans pour obtenir une réponse affirmative de la jeune fi lle (cf. Paris, Archives Nationales, doc. coté K 54 1 . n° 9) : le roi donna 300 000 écus et se chargea des frais du voyage de la princesse en Italie. Le contrat fut signé le l 8 avril et fut suivi des fiançailles (cf. la Gazette de RENAUDOT, à cette date. p. 3 80). Cf. aussi E. RooocANACHJ, Les infortunes