La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

204 Correspondance d 'A . Roi/Ir - 1 659- 1663 desiré'1• J ' escris à M' de Sainte Fricque d ' escrire directem[en]t à V.A. R. toutes ses0 nouvelles, et non point à moi qui suis eloigné de la cour de troi s bones j ournées. Madame, j e supp l i e tres humblemfen ] t V.A . R . de me pardoner, si j ' ay pris une liberté indiscrete, et importune de luy presenter ces vieilles nouvelles. Enfin, je veux manifester ma passion, je prens, Madame, toutes les occasions que je puis d ' escrire à V.A.R. et de J' assûrer que rien ne me peut empescher d' estre, Madame, de V.A. R . le tres humble, e t tres obeissant serviteur, e t sujet. Albert E. d ' Aoste " Ces mots ont même été surlignés. " « ses » sur « ces ». d 'une petite�fille d 'Henri IV, Marguerite d 'Orléans, grande-duchesse de Toscane ( 1 645- 1 721), Paris, Flammarion. r 1 902 ? j, p. 1 -48, 48 1 -483. '' Deux ans auparavant, en 1 659, Mazarin avait songé à marier Mademoiselle d'Orléans avec le duc de Savoie, et Mademoiselle de Valois avec Je duc de Florence : cf. la lettre que Madame Germain de Saint-Martin, confidente parisienne de Madame Royale, écrivit à cette dernière, le 1 1 juillet 1 659 : « Madame ( . . .) 36 [Mazarin ] passa à Blois Je segont de ce mois [de juillet] et feut deux heures avec Madame d'Orléans et ses tilles. Il feut surpris de la beauté de l'ainée [M"' d'Orléans] et dit que ceux quy luy en avoient parlé ne luy en avoint [sic] pas fait un tidele portrait, ny de sa beauté, ny de son esprit, qui le luy fit paroitre. Par des reparties fort judicieuse et tres galantes, 36 [Mazarinj proposa de la marier à 52 [Charles-Emmanuel Il de Savoie], disant qu' aprés 3 1 [Loui s XIV] il ne voyoit point de prince qui en fut plus digne, et parla de la segonde [M"' de Valois] pour le fils du duc de Florence, mais qu ' i l ne faloit pas presser les choses que le mariage de 3 1 ne feut achevé » (A.S.T., Corte, Lettere Porticolari, G, m. 27, fasc. cité des lettres de M"" Germain de Saint­ Martin). Quelques années plus tard, il se passa exactement le contraire. À propos des pressions que la duchesse d'Orléans subit, voir la lettre que M. d'Alibert envoya à M .R. de Rome, le 23 octobre 1 660 : « . . . Je vous diray donc qu'au mesme temps que S.E. a resolu de faire partir Monsieur Colbert, president d' Alsace, pour presser de la part de sa Majesté S.A.R. de se declârer definitivement sur le sujet de M"' d'Orleans, Madame la duchesse d'Orleans . . . a crû necessaire de m'expedier un courier soubz main pour me fai re sçavoir qu'Elie avoit esté obligée de donner aud[itJ S' Colbert une lettre conforme aux propositions qui luy ont esté faittes. . . . Elle [M .R.] ne doi t rien êpargner, si Elle veut avoir une des Princesses du Monde le mieux fai ttes. la plus douce. et la mieux élevée. Je croy qu ' i l n ' est pas besoin, Madame, de vous dire qu'il faut tout mettre en usage dans ce rencontre pour faire dêclarer S.A.R. en faveur de Nostre Princesse, puisque sa rêponse seule la fera ou Duchesse de Savoye ou de Florence. . . . Je doy asseurer Y.A.R. de la part de Madame qu'elle differera autant qu'Elie pourra d'entendre la prononciation d'un arrest. au quel Elle voudroit bien ne se point atteindre » (A.S.T., Corte, Lettere Ministri-Roma, m. 76, cit., lett. 8/2). Evidemment, la duchesse d'Orléans, qui aurait sans doute préféré voir Mademoiselle d'Alençon à Florence (cf. ibid. , lett. 6/2, datée de Rome, le 4 octobre 1 660), ne put refuser davantage son consentement à Mazarin et à Louis XIV. D' autre part, les atermoiements et l 'i ncertitude de Charles-Emmanuel li de Savoie ne l'aidèrent point.

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