La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Gazette 50J 2 1 3 II est, Madame, de deux sortes d ' armes. Les unes courtes, et les autres longues comme mosquets, fusils, et arguebuses. Pour les premieres qui / [f0 Sr] sont les courtes, i l s sont prests de les defendre en la maniere que l ' ordre le porte; mais pour les longues, i l s font une tres humble suppli cation à V.A.R. de daigner, s ' i l Iuy plai st, considerer qu ' ils ont pour voisins les Bemois2°, les Valesiens27 et les Milanais, qui ont autres fois fait des irruptions dans le pays, et qu' ils ont besoin de porter des armes pour se defendre. Et c' est pour cette rai son que le Conseil, il y a quelques années, commanda à tous les chefs de famil l e d' avoir ces sortes d ' armes à feu pour l a defence du pays . Ces bones gens l e s achepterent de bone foy, i l leur seroit donc à present un peu fascheux / [f0 5v] de remettre ses' armes qui leur ont cousté de l ' argent sans estre rembourcez. En second lieu. Ce pauvre pays est destitué de tout comerce, et a toutes les peines du monde de faire de l ' argent pour paier les donatifs. Il doit encore mille pistol les du donatif fait pour les nopces de Mad' la duch[esse] de Baviere28 à specificate ( . . . ) sotto pena della galera per anni cinque. ( . . . ) ». Suivait toute une série de clauses spécifiant les restrictions aussi bien que les exceptions permettant à certaines personnes de porter ces armes, comme par exemple aux « Cavaglieri, & Ufficiali delle Corti di Madama Reale ( . . . ), com' anche quelli della Signora Principessa mia Sorella, & signori Principi miei Cugini, e di più gl'Officiali de' nostri Magistrati, Vassalli nostri, & i Gentil ' huomini, à quali tutti perrnettiarno di ritener i n Casa, e portar per viaggio le pistole di misura attaccate agi 'arsoni de' Cavall i . . .( . . . ). 1 9 dec[e] mbre 1 660 ». Cf. A.S.T.. Corte, Editti Stampati, m. 24 déj à cité ( 1 659 in 1 660). Le vice-bail l i Carron de La Tour communiqua aux commis cette ordonnance le 3 1 janvier 1 66 1 . Après la lecture de l ordre ducal et malgré l'entérinement du Sénat de Piémont, les commis ne consentirent pourtant pas à sa diffusion, puisque l' ordre se trouvait rédigé en italien et que cela. en raison des privilèges du Pays, en empêchait la publication et l 'exécution dans la Val l ée d'Aoste ; les commis décidèrent alors « qu'avant de permettre la dite publication, le dit ordre sera[it] traduit d'italien en français » (citation tirée de l' Histoire de / 'Eglise d 'Aoste de Duc, op. cit., t. VII, p. 245-246). Sur les discussions qui eurent l ieu à propos de cet édit, cf. les procès­ verbaux des séances du Conseil des commis datant du 3 1 janvier 1 66 1 , du 7 février 1 66 1 , du 7 et du 1 4 mars 1 66 1 , du 20 et du 25 avril 1 66 1 , du 9 mai 1 66 1 , du 20 juin 1 66 1 , du 22 août 1 66 1 , du 5 septembre 1 66 1 et du 2 janvier 1 662. "Au XVI' siècle, les Bernois avaient envahi une grande partie du Chablais, ce qui provoqua la réaction armée du duc Charles le Bon. Une cinquantaine d'années après, le voisinage avec la République indépendante et hérétique de Genève constituait encore un gros danger. �7 Habitants du canton suisse du Valais. " Adélaïde-Henriette de Savoie (cf. lettre 460, note 7). Ses noces avec Ferdinand-Marie, duc de Bavière, furent célébrées par procuration à Turin en 1 649. mais l 'épouse ne rejoignit son mari qu'en 1 652. Le 6 septembre 1 659, 1' Assemblée générale d'Aoste avait délibéré un donatif de soixante-dix mille livres (cf. TIBALDI, La regione d 'Aosta attraverso i secoli, op. cit. , p. 2 1 1 ).

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