La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

22 Correspondonce d 'A. Boil!v - 1659-1663 il, à ignorer la relation entre sa promise et le duc+i. Le mariage de l ' avenante demoiselle, du reste, ne changea guère les sentiments de Charles-Emmanuel pour elle, tant il est vrai que le nonce de Turin écrivait à Rome, en février 1 662 (environ trois ans après le mariage de Jeanne de Trécesson donc) qu'on aurait pu résoudre une certai ne question « per mezzo della marchesa di Cavour, della quale è straordinariamente innamorata s rua] A[ltezzaJ »45. La liste des candidates au rôle de duchesse de Savoie était assez nourrie, mais Je duc ne semblait guère prendre au sérieux la sollicitude de sa mère4f·. De son côté, Madame Royale, bien décidée à ne plus attendre davantage, donnait sa préférence aux princesses françaises. Ainsi, parmi les favorites, le nom de Mademoiselle de Montpensier7 et ceux de sa sœur Marguerite '� Une version de l'histoire veut que ce soit le marquis Maurice-Pompile Bense de Cavour. tombé amoureux de la demoiselle d'honneur de Madame Royale. qui demanda à la duchesse l autorisation cl· épouser Mademoiselle de Trécesson. Quoiqu ï 1 en soit. on donna à la demoiselle une dot de 1 5 000 ducatons. pour rendre cette alliance plus attrayante. Vers la fin de 1 659. Mgr Bailly fut envoyé exprès à Paris pour résoudre la question des biens dotaux promis à la désormais marquise de Cavour par le surintendant Nicolas Foucquet (cf. les lettres 470-484). Nonobstant les noces, la dame n ' interrompit guère sa relation avec le duc. Toujours pardonnée par son mari. Jeanne de Trécesson céda plus tard aux galanteries du marquis de Fleury. Après le meurtre par le marquis de Fleury du serviteur du duc espionnant les deux amoureux et l'ébruitement de cette i ntrigue galante. le marquis de Cavour décida. en 1 663, de renoncer à sa p1imogéniture en faveur de son frère cadet, le comte D. Paolo Giacinto. L'acte de renonciation. daté du 7 février 1 663, a été transcrit par Y. ANGIUS. Su/le fmniglie nobili della M01wrchia dei Savoia . . . . Torino. Fontana e Isnardi Editori, [puis]Tip. G. Cassone. l 84 1 - 1 857. 4 vol ., vol. IV, parte !, p. 738-739. Les A.S.T. conservent quelques-unes des lettres écrites par le marquis de Cavour : Corte, Lerrere di Particolari. C. m. 40. fasc. « 1 663 in 1 666. Benzo. Marchese di Cavour » et fasc. « 1 670 in 1 675. Benzo M"· di Cavour, don Gio. Pamfilio Maurizio ». "' A.S.Y., Segreteria di Stato, Savoia, 230 A, « M inute di Segreteria di Stato al Nunzio in Torino, 1 655- 1 666 ». lettre du Nonce Carlo Roberti de' Vittorii , datée de Turin , le 23 février 1 662. f0 20 1 . 1" Dans un premier temps. la duchesse de Savoie songea également à la seconde Infante d' Espagne : c'est le marquis de Lullin qui fai t une allusion à cette éventualité, dans sa lettre envoyée au marquis Simiane de Pianesse et datée du 7 mai 1 659. Dans celle-ci , il « bazarde . . . de remettre cette pensée de mariage devant les yeux de Y.E. . . . et ce d'autant plus que de Flandres l ' on . . . assure que la proposition en seroit fort bien receue à Madrid et. qu ' au cas que ! ' Empereur n ' y pretende rien. que l ' on fera toutes choses pour la satisfaction de S.A.R. » (A.S.T., Lettere di Particolari, S, m. 74. fasc. « Letterc dirette al marchese Simiana di Pianezza » ). " Sur cette princesse, voir l" article de M. B ERTAUD. Grandeur et servitude princières : l 'exemple de mademoiselle de Montpensier d 'après ses « Ménwires ». in Gmndeur et se1Titude uu siècle de Louis XIV Journée d 'étude à la mémoire de Marie-Thérèse Hipp, 27 novembre 1997, actes recueillis et publiés pas R. Marchal. « Collection Publication du Centre d'étude des milieux l ittéraires, 1 ». Nancy. Presses universitaires de Nancy. 1 999. p. 5- 1 4.

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