La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 510 245 Tribunal immediat de Nostre Souverai ne, qu' il m' assignat le jour qu ' il pourroit estre à Thurin, que nous y plaiderions tous deux nostre cause par devant les arbitres qu' i l plaitrnit à V.AR . nous constituer, et nous tiendrions à leur aneté-1. J ' attans sa reponce, et soudain que je l ' aurey, j ' en donnerey / [f0 2r] advis à V.A. R. . L'Eglise de la Val-d'Aoste a une affaire bien plus considerable sur les bras. M' le Nonce0 m ' a envoié une Bu l le de Rome par l aquelle sa Sainteté demande six decimes à tout le C lergé d ' Itali e<', et son Tresorier7 y pretand 4 On se souvient que Bailly faisait cette proposition à Madame Royale afin de dirimer la controverse existant désormais depuis quelque temps entre l 'archevêque de Tarentaise et lui. au sujet du paiement d'une pension qui était à la charge de la mense archiépiscopale (cf. lettre 506). Le recours à des juges de Turin aurait dispensé les deux prélats de plaider à Chambéry ou à Rome. « li nous semble que par cette proposition Mgr Bailly voulait éviter les frais dispendieux d'un procès et le scandale qui aurait pu en résulter dans le public » (Duc, Histoire de l 'Eglise d 'Aoste. op. cil., t. VII, p. 247). ' Il s·agit de Mgr Carlo Roberti de· Vittorii (mort en 1 673 ) , évêque de Tarse. Le 24 décembre 1 658, cet homme au caractère colérique avait été nommé nonce à Turi n, malgré les manœuvres contraires de Bailly. Le 27 février 1 659, il fit son entrée solennelle à Turin ; cinq ans plus tard, il devint cardinal. Cf. Ct.ARETTA. Storia del regno e dei tempi di Carlo Emanuele Il . . . , op. cit., t. 1, p. 287. Pendant son séjour romain, Bailly s ' était aperçu de la faveur dont de' Vittorii jouissait auprès du pape et il en avait dûment informé la cour de Turin : « ce Prelat estait desja cheri du Pape lorsqu' i l n' estoit que cardinal ; le pere Pal [lavicini] l 'estime. l ' ai me, et le porte extremement. Je l ' ay écrit à Y.A.R., mais il y a encore une raison singuliere pour la faveur, c'est que . . . \le Cardinal Patron a grande bonté pour la belle seur de ce Prelat » (GIACHINO, Lettres inédites de Mgr A lhert Bailly (Rome - 1658), op. cil., lettre XXL p. 1 57 ) . Cf. aussi le « Breve d 'A/essandro VI/ a S.A.R. Carlo Emanuele Il di credenza pel Nunzio Mons'" CarloA rcivescovo di Tarsia surrogato a Mons'" di Bitonto - 5 gennaio 1 659 ». A .S .T. , Corte, Materie Ecclesiastiche, catégorie l ' , « Negoziazioni con Roma. 1 628- 1 666 », fasc. 1 8. Pour plus d' indications bibliographiques concernant ce nonce de Turin, cf. MoMBELLO, La "Déclamtion " de 1661 . . . , op. cit., p. 236, note 64. ' On a consulté l ' imprimé de cette bulle à Rome, aux Archives d'État de Rome : A.S.R., Camerale fi. Decime. busta 1 , vol. intitulé « De iure decimarum . . . » , doc. cité, f0 1 77. 7 Nereo (o Neri) Corsini ( 1 624- 1 678), archevêque de Damialta (Tamiathis). Devenu nonce apostolique à la cour de France, en novembre 1 65 2 Corsini se rendit à Marseille, mais il y fut emprisonné par le gouverneur de Provence, qui le tint aux arrêts un mois durant. Libéré, l'archevêque se rendit à Avignon, où il demeura jusqu ' en juillet 1 653. Rentré à Rome, en 1 654, i l se trouva sans office. Sa carrière prit toutefois un élan formidable lorsque son protecteur, Fabio Chigi, fut élu pape (Alexandre Vll). En 1 660, on le nomma « abbreviatore delle lettere apostoliche » et trésorier général de la Chambre Apostolique. Cette charge lui permit d'obtenir la commende de quelques-unes des plus riches abbayes d'Italie. À Ferrare de 1 668 à 1 670, il devint ensuite évêque d' Arezzo, en 1 672. DB/, op. cit., vol. XXIX col. 649-665. Cf. aussi à Rome, à la B ibliothèque de l'Académie nationale des Lincei, Mss. Cors. 909-9 1 0 : « Registri dei chirografi di Papa Alessandro VIT diretti a Mons. Nereo Corsini, tesoriere generale della RCA negli anni 1 66 1 - 1 662 » .

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