La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
246 Correspondance d 'A. BaillY - 1659-1663 comprendre mon diocese. C ' est pour en assister I' Empereur8 contre les Turcs9• Nous avons des rai sons efficaces pour nous defendre de cette imposition, et nous supplions tres humblem[en ] t V.A.R. de nous permettre cette / [f0 2v] j uste defence. Et si elle desire s ' i nstmire des puissants motifs que nous avons de ne point entrer en cette contribution generale, et de conserver dans ses Estats l ' argent qu' on en voudrait tirer, je les luy envoierei soudain qu 'elle l ' ordonera10; et cependant je ne ferei aucune reponce à M' le Nonce, ni à Rome ' ' . Enfin, Madame, je ne dois, et ne veux rien faire en semblabl es occasions san s consulter V. A . R . et recevoir ses commandem[en]ts. Je les attens, et suis avec mes respects ordinai res, Madame, de V.A.R. le tres humble, tres obeissant, et tres obligé sujet, et serviteur Albert E. d ' Aoste. ' Léopold l" ( 1 640- 1 705), empereur du Saint Empire Romain. Cf. la lettre 462, note 30. ' Malgré l ' aide fournie par le Pape. l ' Empire continua presque toujours à chercher la fin de la gue1Te. En 1 662, des diplomates de Léopold l"' se rendirentjusqu' à Constantinople, pour essayer de renouveler la paix avec la Porte ottomane, mais en vain. Il fallut attendre la bataille de Saint-Gotthard ( l "' août 1 664) , ruineuse pour les Turcs, avant de pouvoir conclure une trêve avec eux, le 1 0 août 1 664. ' " M a dame Royale demanda certainement plus d ' informations à Bailly, qui venait de compléter la rédaction des Résolutions de son c lergé (le 1 8 août 1 66 1 ) et d' écrire un plaidoyer en latin fort savant (ses Argumenta quibus probatur Ducatum augustensem esse extra ltaliam, qui datent du 23 août). " Lorsque sa protectrice lui en donna la possibilité. Bailly envoya à Rome tous les documents préparés à Aoste ; tout d'abord cette documentation sembla obtenir le résultat souhaité, car le clergé valdôtain fut dispensé du paiement des décimes. Cf. la lettre que Christine de France expédia à notre évêque de Turin, le 23 novembre 1 66 1 : « . . . Le commandeur Gino nous a fait savoir qu'en suite des représentations qu'il a faites à Rome sur les mémoires et écritures que vous lui avez envoyés, le clergé de votre diocèse a été déclaré exempt du paiement des dîmes qui ont été i mposées par ordre de Sa Sainteté sur les ecclésiastiques d' Italie. Nous sommes pourtant satisfaite des soins que vous avez pris de soutenir les prérogatives de votre église en cette rencontre où le service de Son Altesse Royale, monsieur mon fils, et le bien public du Duché d' Aoste ont tant de part. Et vous assurant qu' en pareilles occasions nous les appuyerons toujours de notre protection, en considération même de l ' estime que nous avons pour votre personne, nous prions Dieu qu'i l vous ait en sa sainte guide » (lettre transcrite par ALBINI, Mémoire historique sur Philibert-Albert Bailly, op. cit., p. 45). Quelque temps plus tard, toutefois, les cardinaux romains chargés de décider de la question changèrent d'avis. Cf. les lettres suivantes, à savoir 5 1 3, 5 1 4, 5 1 5, 5 1 6, 5 1 8, 5 1 9, et 5 20. Pour un aperçu encore plus organi que sur ces événements, cf. MOMBELLO, La "Déclaration " de 1661 à travers la correspondance, op. cit..
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