La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

/11troduc1io11 23 d'Orléans et de Mademoiselle de Savoie-Nemours, précédaient idéalement les noms d' Eléonore de Gonzague, veuve de l ' empereur Ferdinand III de Habsbourg, de la princesse Sophie de Saxe et des princesses de Parme, Maria Maddalena et Caterina Farnese4". Au vrai, l éventail des possibi lités était encore plus réduit pour Charles­ Emmanuel II, dont on n ' attendait au fond qu' un acquiescement au choix opéré au préalable par sa mère. Après avoir exclu les princesses de Parme, l ' une à cause de son âge, l ' autre à cause de son caractère et de sa laideur, même la candidature de la Grande Mademoiselle posa bientôt problème : à l 'égal de l ' aînée de Parme, Mademoiselle de Montpensier n ' était plus très jeune et, de plus, elle possédait une personnalité trop désobligeante et trop forte, disaient les méchants, pour convenir à Madame Royale-1''. Il y avait bien " L' Infante de Portugal fut également contactée, mais la cour de Lisbonne décl ina vite l a proposi tion : cf. A.S.T., Corte. Coso Reale. Matrimoni. m. 30, passim. "'' C'était, entre autres, l'opinion que l'ambassadeur Amoretti soutenait depuis 1 655 (cf. sa lettre, datée de Paris, juin 1 655, et citée par CLARETTA, op. cit., t. 1 . p. 1 87). Dans ses Mémoires. Mademoiselle de Montpensier écrivait à ce propos : « Madame de Savoie temoigne la derniere frayeur de voir son fils marié avec une personne capable d' agir, dans la crainte qu'elle ne fit connaitre à son fils qu'il est en age d'agir et de gouverner ses etats et non pas de dire : plait-il, maître '? depuis le matin jusqu·au soir » (CLARETTA, ibidem, p. 1 88 ). La duchesse Christine désira avoir des assurances réitérées sur la volonté de son fils à ne pas épouser la Grande Mademoise l le : cf., entre autres. ce qu'écrivait le nonce de Turin à Rome, au début de 1 66 1 : « Continoa i l sig' Duca ad assicurar Madama di non voler prender in alcun modo Madamjgella di Mompensier. . . » (A.S.Y., Segreteria di S11uo. Savoia, m. 82 « 1 66 1 . Lettere di Monsignor Nuntio in Torino . . . Torino. 6. Genaro 1 66 1 », f0 4r). Dans l ' historiographie la plus récente, l ' i mage de Christine de France et de son ingérence n'est pas plus flatteuse : il suffit de lire ces quelques passages de la notice du DB! dédié à Charles-Emmanuel : « la passione del giovane principe l Carlo Emanuele IJJ per la cugina Giovanna Battista di Nemours fu apertamente scoraggiata e non mancarono i più sottili accorgimenti per far caclere di volta in volta altri suoi progetti matrimoniali che avevano il torto di non tenere in debito canto l ' interesse a un consolidamento dell ' al leanza con la monm·chia francese. o di urtare. per la personalitù o le particolari ambizioni delle candidate, la focosa suscettibilitù della madre, avvezza a disporre intorno a sé di gente compiaciuta e sottomessa ,, (DB/, op. cit .. t. XX ( 1 977), p. 340. auteur de la notice : V CASTRONOVO). ll y a sans aucun cloute du vrai dans ces opinions. mais il faut remarquer que ce fut plutôt le fidèle Bailly à décourager la duchesse clans son choix pour la Grande Mademoiselle, puisque la richesse considérable de l' aînée du duc d' Orléans aurait probablement fait accepter à Christine une bru aussi hautaine et aussi indépendante. Le ton que Bai lly utili se à propos cl' Anne-Marie-Louise d'Orléans clans quelques-unes de ses lettres de 1 658 frôle parfois la méchanceté. Le 19 août 1 658, par exemple, il écrivait : « . . .li me souvient que 5 1 . [VA.R.l me dit . . . qu'elle se fioit tellement au bon naturel de 35. lMademoiselle de Montpensierl. et à sa propre conduite, qu'elle espereroit un bon effet de ce mariage. Je pris la hardiesse de luy répondre franchement qu'elle s ' y pourrait tromper, et je ne changerei jamais de sentiment. Sur ma conscience. Madame, et 5 1 . [VA.R.], et 52. [S.A.Rl seraient

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