La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

260 Correspondawe d 'A. Baillv - 1 659- 1663 Lettre 5 16 A.S .T., Corte, Lettere Vescovi Aosta, m. 20, n. 1 26 Destinataire : Lieu et date d 'envoi : Autres mentions : Support : Madame. Madame Royale Aoste, 1 9 janvier 1 662 Il 1 bifeuillet Le Conseil des comis de la Val-d' Aoste estant un abregé representatif du Conseil general, est composé de l ' evesque, de la noblesse1 , et du tiers estat, tout de mesme que les Estats Generaux de quelques provinces de France, comme le Bearn, le Languedoc, et la Bretagne, sont formés des troi s ordres de l ' Eglise, de la noblesse, et du peuple, ou tiers estat, où entrent, et sont compris sans difficulté les gens de justice, et de robbe longue. Cela estant presupposé comme tres veritable, la nature, sans le secours d ' aucune autre l umiere, aprend que les chefs de ces i llustres corps doivent estre pris parmi les plus nobles et non point parmi le peuple. Et ce ne seroit pas une plus grande difformité, qu' une teste de vile matiere fût posée sur un corps d ' argent ou d ' or, qu ' un procureur ou notaire I [f0 1 v] fût eleu chef du premier corps d' une province, et dont les plus grands seigneurs font gloire d ' estre les membres. Aussi, Madame, l ' i nfi n i e prudence de V. A . R . , i mi tant celle de nos souverains, qui ! ' ont precedée dans le gouvernement, et qui" n ' ont jamais souffert ces desordres, nous a donné pour President, c ' est à d ire pour representer la personne de S .A.R. , le chef essentiel et primitif de tous les corps de son Estat, un chevalier de l ' ordre, gouverneur de ce pays', et en son absence un Lieutenant general du Prince, qui sont sans contredit les deux ' Malgré ses richesses modestes, la noblesse valdôtaine contrôlait presque intégralement le pouvoir local. Elle primait dans deux des plus importants organes de gouvernement : à savoir, le Conseil des commis (de 1 550 à 1 730, 1 09 membres sur 1 40 furent des nobles) et les É tats généraux (dont le fonctionnement empêchait au Tiers É tat de prendre part à la phase décisionnelle des assemblées, le contraignant à attendre le résultat de la consultation hors de la salle). · Le marquis de Bros, gouverneur et bailli du Duché d'Aoste, était en ef et chevalier du Grand ordre de Savoie.