La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Lettre 517 1 A.S .T. , Corte, Lettere Vescovi Aosta, m. 20, n . 1 29 Destinataire : Lieu et date d 'envoi : Autres mentions : Support : Madame. Madame Royale Aoste, 25 janvier l 662 Evesque d' Auoste. 25 . Janvier 1 662. 3 . fevrier2 2 bifeuillets 263 II n ' est rien de p l us vrai que les maximes, car elles sont fondées sur J 'experiance, et la science experimentale est la plus sûre de toutes. Par cette raison infaillible, Madame, il faut croire que le boiteux" nous aprend toutes choses, parce que c ' est un proverbe dont on se sert pour marquer qu' il faut attendre du temps les veritables lumi eres et les parfaites connaissances. J 'en parle en homme sçavant, Madame, et sans remonter aux espreuves ancienes, je ne m ' attache qu' à une seule, fort nouvelle, et qui me fait dire que tous les hommes du monde auraient eü peine de me persuader une verité que j' ay aprise par l e secours de cet habile boiteux. Mons' le Nonce\ que j ' estimais le meilleur de mes amis, et à qui j ' ay rendu / [f0 l v] des services essentiels auprés de V.A.R. lorsque j ' estais à Rome4, comme elle ' Cette lettre a été transcrite par M. Mombello. dans son article intitulé La "Déclaration " de 1 66 1 à travers la correspondance de Mgr A. Bailly, cité, doc. XIV, p. 266-269. 2 Cette notation se trouve sur un bifeui llet blanc (f0 1 v), qui renfermait vraisemblablement cette lettre datée du 25 janvier 1 662. 3 Le nonce à Turin était Mgr Carlo Roberti de' Vittorii . Cf. la lettre 5 ! 0, note 5. 4 À vrai dire, durant son séjour à Rome, en 1 658, Bailly avait essayé de ne pas faire nommer Roberto de' Vittorii à la nonciature de Turin, en obéissant ainsi aux dispositions de sa protectrice : « J' ay operé si delicatement, et si efficacement auprés du Pape pour empescher que le nonce pretendu n ' ai lle en Piemont, qu' i l m ' a donné corne parolle de le retenir par celles-ci "Sarà consolata" . Je travaille à en faire substituer un autre qui vaut i nfiniment . . . », écrivait Albert Bailly à Madame Royale, le 15 juillet 1 658 (cf. GIACHINO, Lettres inédites deMgrA lbert Bailly (Rome - 1 658), op. cit., lettre VIII, p. 85). Cependant, après avoirjugé ses tentatives inutiles, Bailly eut des paroles assez flatteuses pour ce prélat : « Roberti a 45. ans, il doit [rendre de l 'argent], i l est vray, et est un peu gaillard. mais tout cela s'accomode. Au reste, i l a eu de nobles emplois, est tres sçavant, habile home, bel esprit, somptueux, et fera honeur à sa charge. Et de plus, voila la grande raison, elle aura peine de le faire changer, et blesserait le bon Pere, qu'elle doit cherement conserver » (ibid., lettre XX, datée de Rome, le 1 7 septembre 1 658, p. 1 54).
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