La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
266 Correspondance d 'A. Bailly - 1 659-1663 priv ilege de mon Eglise, adj outant subtilem[en]t ces mots: Que< quand mesme je serois \compris/f, et enfermé dans la Bu lle, ce que nong tousjours, je ne serois point obligé de paier, faute de biensh, puisque le Con[cile] de Trente ordonne que chaque Evesque ait, pour l e moins, mille ducats exempts de toutes pensions, et autres charges\ et que je mettois en fait, et estois prest de j urer entre ses mains que, toutes charges portées, je n'avois pas c inq cent ducatons de rente. Outre, Madame, que j ' ay engagé par p l usieursi années tous mes revenus pour rebatir mon Evesché, et faire mon Seminaire12, aprés lequel on travaille tous les jours, et dont / [f° 4r] j ' ay envoié une attestation authentique à Rome, ne v ivant, Madame, que du reste de vos bienfaits et de ceux qui me furent faits à Paris quand il vous plûst me nomer à cet Evesché, et dont je vous ai dit la nature, la quantité et les auteurs. Ce sont, Madame, cet escrit que vous avés veu, et cette lettre que le Nonce a envoié à Rome, sur l esquels ont dit qu' i l s ' est fondé pour faire revoquer le decret de la Congregation. Mais, c ' est ce que vostre incomparable prudence ne pourra jamais se persuader, je veux dire que la substance de ma lettre, et de mon factum, ait fait changer la Congregation, car, Madame, premierement alleguant ma pauvreté, et celle de mon Clergé, je ne / [f0 4v] me departois nullement comme j ' ay des-jà dit de mes raisons fondamentales d ' union, et de l iaison corne essentiele, anciene, et primitive de cette Eglise, avec la Gallicane, etk auxquelles on ne sçauroit repondre. Cette seconde instance n ' estoit qu' une figure pour faire pitié, et non pas un argument, comme le moindre jurisconsulte tombera d' accord. Et enfin, Madame, ayant des-jà escrit toutes ces choses à M' Gino, comme V.A.R. aura pu remarquer dans mon factum, il y a une espece de contradiction, que les mesmes raisons representées par M' Gino à la Congregation nous eussent fait absoudre, pour parler ainsi, et exempter du paiement des decimes pretendues, et les mesmes exposées par le Nonce, nous eussent fait condanner. Il faut donc dire, avec la lettre de mon ami, que «i mali officij del N [unzio] » ont causé cette mutation 1 1 • Ce Clergé, Madame, cherchera ses remedes, avec la " Aucun évêque d'Aoste n'avait encore érigé le séminaire presc1it par le concile de Trente dans chaque diocèse. Mgr Bailly espérait vivement l'ouvrir prochainement à Saint-Etienne (cf. Duc, Histoire de l 'Eglise d 'Aoste, op. cit., t. VII, p. 264, n. 1 ), mais il n ' y réussit jamais, à cause de la pauvreté de sa mense épiscopale. li organisa en revanche des leçons périodiques de théologie dogmatique et morale pour son clergé, auquel adressa également plusieurs lettres pastorales et plusieurs sermons. Cf. aussi C. DEVOT!, Terra Sancti Jacobi. Origine e storia del Seminario Maggiore di Aosta, mémoire de maîtrise, Université de Turin, Faculté d'architecture, a.a. 1995- 1 996. u D'une manière bien rusée, vu que la lettre de Bailly était rédigée en français, le nonce avait
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