La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello
Introduction 25 Dans une lettre datée du 1 " octobre 1 660, la duchesse Christine exposait tout cela à son fi ls" : Monsieur mon fils. Les Princesses des quelles i l a esté parlé dernierement pour vous marier sans délay, comme il est tres necessaire, sont celles d ' Angleterre, Mademoyselle de Montpensi er, Mademoyselle de Nemours, et une des soeurs du Duc de Parme. Presentem1 la Princesse d' Angleterre est mariée, et de celles de Parme l ' aynée n ' a pas la beauté que l ' on supposait, et la cadette est extraordinairement grosse, avec l ' apparence de ne faire point d' enfans'1, et i l semble que vous n ' avez pas pour Mademoyselle de Nemours l ' inclination necessaire pour vous faire tourner de ce costé là'4, mais ce qui est plus considerable, ces trois dernieres n ' ont, ny dans l e bien, ny dans aucun autre acomodement rien qui rende leur a llience extremem1 advantageuse. Que, si vous voulez examiner les partis qui se presentent ailleurs devant que nous parlions de mes Niepces susdittes, il y a les filles du defunt À propos de Marguerite d 'Orléans, le Cardinal écrivait ainsi à Madame Royale, en juillet 1659 : « . . . Je ne puis m · empescher d· adjouster un mot de la satisfaction que j'ay receue en passant à Blois de voir Mademoiselle d'Orleans, à laquelle on a fait grand tort qlUlitd on l'a accusée d'estre de trop petite taille. car elle est plus grande qu'elle ne devrait es tre pour son aage. Elle est belle, et bien faite. et a l'esprit aussy bien tourné. et aussy rai�or\�; able qu'il se peut souhaiter. M. le Duc d' Orleans me fit connoistre qu'il attendait avec impatience les dernieres resolutions de V.A.R. sur l'alliance projettée, etje me persuade que cela ne tardera pas, puisque le S' Abbé Amoretti me dist, en partant de Paris, queVA.R. croyoit de les pouvoir envoyer dans peu de temps . . . » (A.S.T., Corte, Lettt;re Ministri - Francia, m. 68. fasc. « 1 658 e 1 659. Lettere di Giulio Mazarini Card\,�M. R1c », lett. 1 6/2. datée de Château-neuf en Angoumois, le J O juillet 1659). <(]J:,)�·'' 52 A.S.T., Corte, Casa Reale, Lettere Duchi e Smn111i, M.' 6 3, « Lettere di Cristina di Francia Duchessa di Savoia. 1 646 in 1663 », fasc. 56 ( 1 660). lettre n° 2238. ff 1 v-2r/v-3r. 53 Ainsi Bailly jugeait-il les deux princesses de Parme depuis 1 658 (cf. sa lettre envoyée à Madame Royale de Rome, le 30 juin 1 658) : « J ' ay des-ja écrit franchement à V.A.R. les qualités des deux princesses de Parme. La plus jeune est horrible pour sa graisse, e _ t furieusement espiegle, et haute à la main; sa mere mesme ne vous la conseille point. "E troppo bizarra". ce furent ses propres parolies; et la maturité de 1 · autre me fait aprehender pour V.A.R. et pour Monseigneur, qui s'en pourroit rebuter » (GIACHINO, Lettres inédites de Mgr A lhert Bailly (Rome - 1658), op. c i t . , lettre V, p. 7 1 -72). 54 Curieuse façon de présenter la réalité, qui attestait, au contraire, une sympathie particulière du duc envers sa cousine Jeanne-Baptiste. [] semble que la duchesse Christine ait tranché l'amitié naissante entre son fils et Mademoiselle de Savoie-Nemours en craignant l' influence que la mère de cette dernière, l'intrigante Elisabeth de Vendôme, veu�e du comte de Nemours, aurait pu exercer sur son gouvernement.
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