La correspondance d'Albert Bailly Volume VII Années 1659-1663 publiée sous la direction de Gianni Mombello

Lettre 524 285 je me contenterais de la seule disposition du Vib[ail lif] à me vouloir satisfaire et que, dez qu ' il ouvrirait la bouche pour me faire son compliment, je la luy fermerais, et luy jurerais amitié. Le Vib[ai l l i f] , loin de se soumettre à une action si juste, non seulem[en]t refuse de me donner cette satisfaction, mais il pretend que je luy demande pardon•. Aprés cela, Madame, V. AR . est si juste qu'elle aprouvera bien, s' i l l uy plaist, / [f0 2r] que je continue les voies ordinaires de j ustice contre le Vib[aillif] , et queje n ' aie pas ce reproche ' De son côté, le vice-bailli écrivait ainsi à son frère, le 8 juillet 1 662 : « Monsieur. Mon arrivé [sicj en cette vile a fait revivre ma reputation, aiant quelqu 'un que vous n ' ignorés pas fait courir le bruit qu'on m' avoit levé la charge. et que j 'estois entierement perdu dans !'esprit de M. R . et à la Court. J ' ay veu une lettre de M.R. escritte de la main de M' Passier envoié [sic] à M' le marquis de Caselles par le retour du dernier voiage du Pere Fortune, par la quelle elle ordonne que je lui doive donner satisfaction, à M' l ' Evesque, comme celuy qui est offencé dans des termes que je ne crois pas que ce soit son intelltion. Ce qui rn'obblige de vous prier de me procurer cette grace, qu'en cette affaire quelqu' autre escrive les lettres de M.R. affin que je ne puisse tomber dans l ïnconvenient de dire qu'elle [sic] sont subreptices puisque M' Passier est parant de M ' l ' Evesque, le quel a fait voir à tous les Chanoines et à plusieurs seculiers les lettres que M.R. luy a escrittes, se vantant que M ' Sanse [= Sansozj Juy faisait paier les pedons à Turin d'ordre de S.A.R .. L'on m'a dit q u ' i l pretend que je luy donne satisfaction en public, ou par devant le Conseil. Vous pouvés, Monsieur, juger par là s'il y a aparence que j e puisse arriver à ce poinct et si c ' est une vois [= voie] d'accommodement. vous asseurent [lire un partie. prés.] qu'il ne manqueroit plus que cela pour me mettre en credit. » (A.S.T., Corte, Lettere di Partico/ari, T. m. 2 1 , cité). Le 1 1 juillet. Victor-Amédée Carron écri v i t à nouveau à son frère, le marquis de Saint-Thomas : « Monsieur. Le seg' marquis de Caselles estant allé visiter M' I ' Evesque qui se trouvoit hors de la ville, à son retour me fist voir la cy jointe forme de n lot]re accommodement, laquelle. après avoir leüe, je luy dis librement ne pouvoir accepter, mais que je l 'aurois envoié à Turin conforme à ce que Mons' le marquis de Pianesse avoit trouvé à propos. li trouve, le d[i]t s' m[arquisl de Caselles. que cette forme est plus avantageuse pour moy que s ' i l suivoit les sentimens de vostre lettre, la quelle il fist voir à M' l ' Evesque devant qu'entrer au Conseil ; e t comme j e croiois qu'il s e piqueroit d e generosité, je tenois aussy pour certain que nous ne serions pas sorty d ' i celluy que de tres bonne union, à quoy, pour l ' obbliger, je ne manquay de luy rendre mes respectz avec un visage qui ne dernandoit que la paix . Mais, bien esloigné de cela, il s'est enflé des civilités que vous luy rendés, et accepte la confession que vous luy avés faitte de la faute que lvous] supposés avoir commise, se vante que vous me condanniés à confesser le mesme manquement, et on ne parle dans la ville que de la lettre que vous luy avés escritte. aiant fait voir publique[menjt touttes celles qu'on luy a envoié de M.Rk Il m'a tellement decrié que, si j ' estois encor si lasche que de luy donner quelque satisfaction, le peuple, qui ne se paie que d' apparence, me perdroit entierement le / [f0 1 v J respect. et après celà il faudroit que je m' allasse cacher. . . . Je . . . vous prie de me faire celle [la grâce] que Mad' Delatour lsa femme] me puisse venir voir au plustost, d ' autant que M' I 'Evesque se moque ouve11ement qu'il m'obblige a des depences et me remettant au surplus qu'elle vous dira, je suis avec respect . . . » (ibiden1 ; cf. aussi la lettre datée d' Aoste, le 1 1 juillet 1 662, mais adressée à la duchesse. ibidem).

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